Cinq hommes jugés pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch en marge des JO de Paris 2024

La DJ française Barbara Butch au festival Rock en Seine, le 25 août 2024 à Saint-Cloud, près de Paris - Anna KURTH © 2019 AFP
Cinq hommes doivent comparaître jeudi 25 septembre à Paris pour cyberharcèlement envers la DJ française Barbara Butch, figure des nuits parisiennes LGBT+, victime de messages haineux pendant et après sa participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
Agés de 24 à 57 ans, les prévenus appelés à la barre du tribunal judiciaire sont poursuivis pour des faits de harcèlement et, pour certains d'entre eux, de menaces, commis en ligne entre le 26 juillet - date de la cérémonie - et le 30 juillet 2024.
Sur la passerelle Debilly qui enjambe la Seine, Barbara Butch - son nom de scène - était apparue aux platines, entourée de drag queens, de mannequins, mais aussi du chanteur Philippe Katerine presque nu et peint en bleu.
Ce tableau intitulé Festivité a suscité l'ire des milieux conservateurs et d'extrême droite, qui l'ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.
Le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une "grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe".
"Droit d'exister"
La DJ a été visée par des milliers de messages injurieux, qui ont déferlé sur les réseaux sociaux et l'ont conduite à porter plainte trois jours après la cérémonie. Musicienne ouvertement lesbienne et militante féministe engagée, elle avait déploré, dans un message sur Instagram, avoir été "la cible d'un énième cyberharcèlement - particulièrement violent".
"Barbara Butch incarne un message de résilience clair: son droit d'exister et de prendre sa place dans l'espace public, sans s'excuser de ce qu'elle est", a réagi auprès de l'AFP Audrey Msellati, son avocate.
L'artiste sera présente à l'audience, qu'elle voit davantage comme "un symbole de sensibilisation et de pédagogie" sur la portée réelle de ces actes "au travers d'écrans interposés", a précisé Me Msellati.
Outre Barbara Butch, plusieurs artistes impliqués dans la cérémonie d'ouverture des JO ont été cyberharcelés, dont Thomas Jolly. Sept personnes poursuivies pour lui avoir envoyé des messages haineux ont été condamnées, en mai, à des peines d'amendes et de prison avec suris.