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Police-Justice

"Je le referais": la DJ Barbara Butch, cyberharcelée depuis la cérémonie d'ouverture des JO, témoigne

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La DJ Barbara Butch, qui a déposé plainte face au cyberharcèlement dont elle est victime depuis la cérémonie d'ouverture des JO, dénonce sur BFMTV les attaques de "personnes qui ne sont pas en accord avec les valeurs de la France".

Barbara Butch appelle à "ne pas normaliser la haine en ligne". La DJ française témoignait ce jeudi 1er août sur BFMTV, après l'ouverture mardi d'une enquête à la suite de sa plainte notamment pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort.

Barbara Butch dit recevoir des torrents de haine depuis sa participation à un tableau de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Elle a performé lors du tableau intitulé "Festivité", commençant par l'image d'un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres (Nicky Doll, Paloma et Piche reconnaissable à sa barbe blonde), que certains ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.

Le directeur artistique de la cérémonie d'ouverture Thomas Jolly a démenti s'être inspiré de la Cène et affirme qu'il s'agissait "plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe".

Barbara Butch "très fière" de sa participation

"Je suis très fière d'avoir fait partie de ça, de cette scène qui représentait pour moi la diversité de ce monde et de la France particulièrement", affirme Barbara Butch ce jeudi, soulignant que des danseurs auvergnats ont aussi participé à cette séquence.

La DJ assure n'avoir pas perçu d'"attaque au christianisme" dans ce tableau, mais une "scène de festin". "Ceux que ça a dérangés, c'est tout simplement les personnes qui ne sont pas en accord avec les valeurs de la France. Les valeurs de la France, c'est la dignité de chaque personne à vivre sur cette terre", estime-t-elle sur BFMTV.

L'artiste dénonce "des personnes homophobes, grossophobes, transphobes, validistes, racistes".

Des menaces de mort, de viol, des attaques antisémites

Ce n'est pas la première fois que Barbara Butch est confrontée à la haine en ligne: "le simple fait d'exister en tant que femme dans un corps gros m'amène à ce cyberharcèlement", explique-t-elle.

Mais les insultes et menaces sont particulièrement virulentes depuis vendredi, selon la DJ. "Les menaces de mort, de viol, les attaques antisémites, je n'y étais pas préparée, surtout pas avec cette violence inouïe et inédite qui vient du monde entier et qui n'a pas de limites", déclare-t-elle.

"Le problème, ce n'est pas moi, ce n'est pas le tableau, ce n'est pas la mise en scène de Thomas Jolly ou la chorégraphie de Maud Le Pladec, c'est les personnes qui harcèlent", martèle la militante féministe et lesbienne, qui assure qu'elle le "referait sans aucun problème".

Une enquête ouverte

Le comité d'organisation Paris-2024 a pour sa part "fermement condamné" mardi le cyberharcèlement dont est victime "l'équipe artistique" de la cérémonie d'ouverture. "Nous sommes à leurs côtés et nous les soutenons", a ajouté la directrice de la communication du Cojo, Anne Descamps.

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Organisation, "JO bashing": ce que pensent les médias étrangers des Jeux de Paris
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Le parquet a précisé mardi que le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a saisi mardi l'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) "d'une enquête portant sur les messages discriminants à raison de la religion ou orientation sexuelle" envers Barbara Butch.

"Ces faits sont susceptibles d'être qualifiés d'injures aggravées par la discrimination, menaces de mort, et provocation publique aux atteintes volontaires à la vie ou à l'intégrité physique des personnes", selon le ministère public.

Pour l'artiste, "on ne peut plus laisser passer ça sur les réseaux sociaux, comme dans la vie".

Sophie Cazaux