Cinq ans après, la SNCF sera jugée pour le drame du RER au Stade de France

RER B, photo d'illustration. - -
La SNCF a été renvoyée en correctionnelle dans l'enquête sur l'accident du RER B à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, dans lequel deux supporteurs lillois avaient trouvé la mort en 2009 en sortant du Stade de France, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
La compagnie ferroviaire a été renvoyée pour "blessures" et "homicides involontaires", ont indiqué la famille de l'une des victimes et une source judiciaire. L'enquête, qui a pointé les contrôles insuffisants effectués par les agents SNCF, a établi une "faute caractérisée" de l'entreprise.
Happés par un RER
La décision de juger la SNCF "est définitive" et "le procès aura lieu en 2014", a précisé Me Laurent Guilmain, avocat de l'un des blessés.
Le 7 mars 2009, un enfant de 10 ans et un jeune de 18 ans avaient été tués et onze autres personnes blessées dans cet accident survenu sur les voies du RER B, entre Aubervilliers et Saint-Denis au nord de Paris.
Ces supporteurs du Losc avaient emprunté un passage interdit aux piétons pour regagner leur bus stationné de l'autre côté du canal de Saint-Denis, après un match de Ligue 1 opposant Lille à Lyon. Ils avaient été happés par un RER roulant à vide.
Selon l'enquête, une porte d'accès restée ouverte leur avait permis de gravir un escalier interdit au public avant de se retrouver sur les rails.
Dans son ordonnance de renvoi en date du 15 octobre, le juge estime que la SNCF a commis une "faute caractérisée", "en ne s'assurant pas que les grilles et portillons qui donnent accès aux voies ferrées étaient bien verrouillées".
"Un procès, je n'y croyais plus, je ne croyais plus à rien", a réagi Christian Duminy, le grand-père du petit Jordan, mort à 10 ans dans cet accident. "Les parents voulaient un procès, que les coupables soient condamnés, pour finir son deuil", a ajouté Christian Duminy.
Interrogée, la SNCF a refusé de commenter une "affaire en cours".