Chien tué au couteau: un an et neuf mois de prison ferme

Un chien de race Cane Corso (ILLUSTRATION) - Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le tribunal correctionnel de Béthune dans le Pas-de-Calais a condamné lundi à un an et neuf mois de prison ferme deux hommes accusés d'avoir éviscéré et tué un chien au couteau, en mai à Liévin. Début mai, un chien de race "cane corso" avait été retrouvé mort éviscéré et avec de nombreuses plaies, près d'un terril.
Le "summum de la cruauté"
Les deux hommes, âgés respectivement de 38 et 47 ans, tous deux pères de quatre enfants, étaient poursuivis pour "plaies multiples avec instrument tranchant ayant entraîné la mort d'un chien".
"Je ne peux pas faire autrement que de demander la peine maximum car nous avons affaire au summum de la cruauté envers un animal", a estimé le procureur, qui avait requis deux ans ferme à leur encontre.
L'homme de 47 ans a été condamné à un an de prison ferme, l'autre à 9 mois ferme. Ils sont seront tous deux maintenus en détention. Ils ont par ailleurs interdiction définitive de détenir un animal.
Nourri aux tartines de Nutella
Le propriétaire du chien et sa compagne étaient quant à eux poursuivis pour complicités de sévices et aide à la réalisation des faits. Le premier a été relaxé, tandis que la seconde a écopé de quatre mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. Le procureur avait requis à leur encontre respectivement un an ferme et huit mois avec sursis.
L'autopsie du cadavre avait révélé un oeil crevé et un poids de 37 kg, pour une race puissante et massive, dont le poids moyen est de 65 kg. Le couple s'était rendu compte qu'il était incapable d'assumer et d'élever un tel animal, le nourrissant parfois de tartines de Nutella, et désirait s'en séparer.
L'audience de lundi n'a pas permis d'établir avec certitude les faits et les responsabilités.
"Si on le tuait ce serait marrant"
Selon la compagne du propriétaire de l'animal, le soir du 1er mai, l'un des hommes a lâché à propos du chien: "Si on le tuait ce serait marrant". Après quoi les deux hommes seraient partis avec le chien.
L'un des deux accuse l'autre d'avoir porté plusieurs coups de couteau en son absence et déclare qu'il n'aurait asséné qu'un seul coup pour achever l'animal.
L'intéressé a nié jusqu'à sa présence. "Je ne suis quand même pas un imbécile pour laisser aux yeux de tout le monde un chien tué... surtout à la vue des enfants", a-t-il argué, teint blafard et expression figée durant toute l'audience.