Charlie Hebdo: 11% des jeunes Français ne condamnent pas les auteurs des attentats de janvier 2015, selon un sondage

Le procès de l'attentat qui a décimé la rédaction de l'hebdomadaire satirique s'ouvre ce mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris et doit durer deux mois.

Cinq ans après les attaques jihadistes contre Charlie Hebdo, des policiers et un magasin Hyper Cacher, le procès des attentats de janvier 2015 s'ouvre ce mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris. 17 personnes avaient trouvé la mort au cours de ces attaques sanglantes.

À l'occasion de la tenue de ce procès historique, l'hebdomadaire satirique a décidé de publier à nouveau les caricatures de Mahomet qui avaient fait du journal la cible des jihadistes.

"Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais", a ainsi écrit Riss, le directeur de Charlie Hebdo.

Dans ce numéro spécial, dont la Une affiche "Tout ça pour ça", figurent également les résultats d'un sondage commandé par l'hebdomadaire et portant sur le droit au blasphème, les caricatures et la liberté d'expression.

88% des personnes condamnent les auteurs de l'attaque

L'enquête Ifop porte notamment sur les auteurs des attentats contre Charlie Hebdo. Une question porte sur la réaction du panel de personnes interrogées à l'égard des auteurs de la tuerie, 88% des répondants ont indiqué les condamner totalement, 4% disent les condamner mais partager certaines de leurs motivations. 4% également disent ne pas les condamner, et le même ratio font état de leur indifférence.

Pour cette même question, un focus a par ailleurs été réalisé auprès des jeunes du panel, âgés de 15 à 24 ans. 72% d'entre eux disent condamner totalement les auteurs des attentats qui ont endeuillé Charlie Hebdo. A contrario, 11% de l'échantillon indique ne pas condamner ces attaques terroristes. 7% disent les condamner mais partager certaines motivations, et 10% déclarent y être indifférents.

Plus de cinq ans après les attentats et la manifestation massive du 11 janvier sous le mot d'ordre #JeSuisCharlie, le mot-dièse JeNeSuisPasCharlie apparaissait dans les tendances Twitter observées ce mercredi matin, en parallèle de l'ouverture du procès. Un phénomène qui semble résonner avec le chiffre de 11% mis en évidence par le sondage commandé par Charlie Hebdo.

Sondage Ifop pour Charlie Hebdo © Sondage Ifop pour Charlie Hebdo

Autre enseignement de cette enquête d'opinion, 59% des sondés jugent que les différents journaux qui ont publié les caricatures de Mahomet ont eu raison de le faire, au nom de la liberté d'expression.

31% estiment au contraire que ces publications ont eu tort "car cela constituait une provocation inutile", et 10% ne se prononcent pas.

* Étude Ifop pour Charlie Hebdo réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 17 août 2020 auprès d’un échantillon de 1020 personnes, représentatif de l’ensemble de la population vivant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus et d’un échantillon de 515 personnes, représentatif de la population de religion musulmane vivant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV