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Cantal: ce que l'on sait de l'effondrement d'une terrasse lors d'un mariage qui a fait un mort et des dizaines de blessés

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La terrasse d'une salle polyvalente de la commune de Saint-Pierre, dans le Cantal, s'est effondrée samedi 27 juillet alors que des convives célébraient un mariage. Une sexagénaire est morte et une quarantaine de personnes ont été blessées.

Un drame en pleine célébration d'un mariage. Une personne est morte et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées dans l'effondrement d'une terrasse d'une salle polyvalente du village de Saint-Pierre (Cantal) samedi 27 juillet, au cours d'une fête qui rassemblait environ 150 personnes, selon les informations communiquées par la préfecture ce dimanche.

La structure s'est dérobée alors que plusieurs dizaines de personnes se trouvaient dessus. Le parquet d'Aurillac a confirmé à BFMTV l'ouverture d'une enquête des chefs d'homicide involontaire et blessures involontaires, confiée à la gendarmerie de Ydes. Une expertise doit être menée sur l'édifice.

• Une sexagénaire décédée, des dizaines de blessés

La personne morte dans l'effondrement de cette terrasse est une femme de 69 ans qui a fait un arrêt cardiaque et qui n'a pu être réanimée par les secours.

En parallèle, le bilan actuel des services de l'État est de "39 personnes évacuées vers plusieurs centres hospitaliers dont quatre en état d'urgence absolue, sans pronostic vital engagé. En outre, une dizaine de personnes ont pu recevoir des soins sur place ne nécessitant pas une hospitalisation".

Le trou laissé par l'effondrement d'une portion de terrasse de la salle polyvalente de Saint-Pierre (Cantal), utilisée pour une fête de mariage, samedi 27 juillet,
Le trou laissé par l'effondrement d'une portion de terrasse de la salle polyvalente de Saint-Pierre (Cantal), utilisée pour une fête de mariage, samedi 27 juillet, © BFMTV

• Un important dispositif de secours, "une situation de chaos"

Peu après l'appel des convives aux secours, "un important dispositif de secours comprenant les pompiers, les gendarmes, la protection civile a été rapidement dépêchée sur place pour prendre en charge les victimes", indique la préfecture.

Elle précise que le plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile nombreuses victimes) a été déclenché avec le plan d'urgence Novi, qui vise à "secourir un nombre important de victimes et coordonner l’ensemble des moyens mis en place par les acteurs de la chaîne de secours".

En termes de moyens, "quatre hélicoptères, 20 véhicules, 57 sapeurs-pompiers, les équipes du Smur et de la protection civile" et des renforts venus de Corrèze et du Puy-de-Dôme ont été mobilisés.

"Le plan blanc a également été activé au sein des hôpitaux de Mauriac et Aurillac", précise encore la préfecture.

Une cellule psychologique a été mise en place dans l'autre salle polyvalente appartenant à la mairie et les professionnels mobilisés ont "travaillé jusqu'à à peu près 2h du matin", selon Frédéric Allaizeau, commandant de la compagnie de Mauriac dans le Cantal, interrogé par BFMTV.

Le gradé explique qu'à leur arrivée sur place, les gendarmes ont trouvé "une situation de chaos comme on peut l'imaginer, malgré tout avec une organisation préétablie par les mariés", et certains convives qui étaient des "professionnels du secours":

"Il y avait une zone où les blessés graves étaient encore présents et ils avaient extrait les blessés plus légers et les familles en base arrière", a-t-il détaillé, avant de saluer "l'organisation en interne, famille, (qui) a été remarquable".

• "Un choc" dans le village

"J'ai été alertée par des voitures de pompiers, de gendarmerie, du Smur (...) je me suis dit 'c'est pas normal, il y a quelque chose'", témoigne une habitante du bourg de Saint-Pierre, village de 150 habitants, qui confie de façon anonyme à BFMTV son "choc" en apprenant l'effondrement.

L'habitante a vu plusieurs personnes présentes lors de la survenue du drame:"On sentait qu'il y avait besoin qu'ils soient ensemble, qu'ils en parlent entre eux. Ils étaient sous le choc, ils ne comprenaient pas. (...) D'autres n'avaient pas envie de parler", raconte-t-elle.

"Il y a vraiment un choc violent et inouï qui va rester dans les esprits", a estimé le commandant de gendarmerie Frédéric Allaizeau.

"C'est un jour de fête, un mariage. Moi, je loue pas la salle pour les faire repartir dans des cercueils", partage de son côté le maire de la commune, Daniel Salvary, qui évoque un événement "vraiment choquant".

• Une salle municipale "expertisée" de "façon régulière"

Selon l'élu Daniel Salvary, la salle, qui pouvait accueillir jusqu'à 240 personnes, aurait été construite vers 2010 et était "prisée par bon nombre" de riverains, notamment pour la vue dégagée depuis la terrasse qui donne sur un point d'eau.

"Tous les étés, on loue cette salle pour des mariages et différentes activités", explique l'élu.

"C'était expertisé comme toutes les salles communales, on en a une autre dans le bourg. (...) Il y avait une commission de sécurité de façon régulière", indique encore Daniel Salvary.

Le maire et les gendarmes s'en remettent à présent aux conclusions de l'expertise de la structure, alors que le bâtiment est "placé sous scellés jusqu'à la fin de l'enquête", a précisé la gendarmerie.

"On est aux prémices de l'enquête judiciaire et c'est celle-ci qui va déterminer ce qui s'est passé" et "qui est responsable dans cette affaire", a résumé le commandant Frédéric Allaizeau.

Glenn Gillet et Mathias Tesson