Cambriolage au Louvre: la présidente du musée auditionnée ce mercredi au Sénat sur les failles de sécurité

La présidente-directrice du musée du Louvre Laurence des Cars devra s’expliquer ce mercredi 22 octobre devant la commission de la Culture du Sénat après le spectaculaire cambriolage de la galerie Apollon, au musée du Louvre, a appris BFMTV, confirmant les informations de Public Sénat.
Le président de la commission, Laurent Lafon (Union centriste), a précisé sur le plateau de BFMTV que cette convocation vise à permettre à la responsable du Louvre de "donner son point de vue" face à une telle défaillance sécuritaire. Il s’agira notamment de vérifier si "les procédures ont été respectées" et si elles étaient "adaptées à ce type d’infraction".
Un entretien négligé, des risques bien réels
La commission entend également interroger Laurence des Cars sur l’avenir de la sécurité du musée dans l’attente des travaux de grande ampleur concernant sa rénovation "qui ne verra pas le jour avant 2031".
"On va aussi demander à la présidente: qu’est-ce qu’on fait maintenant ? (...) Quelles sont les mesures de sécurité à prendre entre aujourd’hui et cette rénovation globale", s'interroge le sénateur centriste du Val-de-Marne.
Au-delà des projets d’envergure, c’est le manque d’entretien régulier qui inquiète le sénateur. Il déplore un suivi insuffisant des infrastructures et un "entretien courant du musée" qui "n’est ni suffisamment assuré, ni réalisé." Ce manque d’attention quotidienne expose le Louvre à de nombreuses failles, "liées à des rénovations ponctuelles qui ne suffisent pas à prévenir les risques." Résultat:
"Pendant ce temps, il y a des années où les biens se détériorent", alerte-t-il, pointant aussi "les problématiques liées au réchauffement climatique", insuffisamment prises en compte dans un bâtiment historique aussi sensible.
Ce lundi, une réunion d’urgence a même été convoquée entre le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et la ministre de la Culture, Rachida Dati, afin de faire la lumière sur cette faille majeure dans le dispositif de sécurité, toujours selon Public Sénat. Le musée est par ailleurs resté fermé au public ce jour-là.
Un butin royal, une alerte de longue date
Parmi les objets dérobés figure une série de bijoux d’une valeur inestimable, issus de la collection des joyaux de la Couronne. Ce vol remet en lumière les moyens techniques alloués à la protection du musée le plus visité au monde— des moyens que la Cour des comptes considère comme largement insuffisants.
Selon un rapport consulté par France Info, la juridiction financière dénonce des retards "considérables" dans la mise en conformité des systèmes de sécurité du Louvre. Elle pointe un déséquilibre entre les besoins réels du musée et les montants alloués aux travaux de maintenance: sur un budget de fonctionnement annuel de 323 millions d’euros, les dépenses engagées ne sont pas suffisantes selon les Sages de la rue Cambon.
Cette situation n’a pas manqué de faire réagir le député LR Alexandre Portier. Président de la commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale, il a annoncé, lui aussi, son intention de proposer la création d’une commission d’enquête parlementaire.
Les cambrioleurs toujours recherchés
Selon nos informations, le vol a été commis par un groupe de trois à quatre individus, et s’est déroulé en moins de sept minutes. Les cambrioleurs n’ont pas hésité à utiliser un camion élévateur, en pleine vue sur le boulevard François-Mitterrand, pour accéder au premier étage du musée.
Ils ont ensuite fracturé une fenêtre de la galerie Apollon à l’aide d’une disqueuse. Une fois à l’intérieur, ils ont emporté neuf bijoux avant de prendre la fuite, abandonnant derrière eux la couronne de l’impératrice Eugénie, endommagée dans leur précipitation.
Les malfaiteurs ont quitté les lieux à bord de deux scooters, filant vers le périphérique puis l’autoroute A6, sans être interceptés.