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Police-Justice

"Belloubet, démission": les avocats donnent de la voix contre la réforme des retraites

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Les avocats de toute la France ont manifesté dans les rues parisiennes pour faire entendre leur colère contre la réforme des retraites qui prévoit, notamment, le doublement de leurs cotisations. Depuis plusieurs semaines, parce que certains avocats en grève, des procès sont renvoyés, à l’instar de celui des époux Balkany qui devait débuter ce lundi.

Pour eux, cette réforme des retraites signe la mort de bon nombre de cabinets. Les avocats de toute la France s’étaient donné rendez-vous ce lundi place de la Bastille pour s’élancer en direction de la place de l’Opéra. Les robes noires, à l’appel du collectif SOS Retraites, ont manifesté pour protester contre le texte du gouvernement qui prévoit la suppression de leur régime autonome et le doublement de leurs cotisations. Actuellement, les avocats financent leur retraite grâce à une caisse autonome.

Dans un concert de sifflets et de cornes de brume, les avocats, auxquels se sont associées d’autres professions libérales, ont donné de la voix pour se faire entendre. Des chansons, et notamment Balance ta robe, reprise du célèbre titre de la chanson d'Angèle, mais aussi des hakas, imitation de la danse rituelle des Maoris de Nouvelle-Zélande, mais aussi de nombreux slogans “cotisations augmentées, cabinets fermés”, “retraite plus chère, justice précaire”.

“Le texte prévoit une augmentation de 50 à 65% des cotisations, on veut nous tuer”, souffle une avocate du barreau de Paris, qui exerce depuis 16 ans.

“Belloubet, démission”

De Quimper, à Compiègne, Marseille, Saint-Malo, Saintes, Senlis, Cambrai, Lille, ou encore Saint-Quentin, les avocats étaient 15.000 à manifester ce lundi à Paris, selon le Conseil national des barreaux. D'après la préfecture de police, ils étaient 7.400. Une profession en rupture avec sa ministre qu’elle appelle massivement à la démission. Les robes noires ont d’ailleurs tenté d’aller crier leur colère sous les fenêtres de Nicole Belloubet. Une première manifestation sauvage a quitté le cortège principal pour tenter de rallier la place Vendôme. La cinquantaine d’avocats a été empêchée de passer par les CRS déployés aux abords.

Un deuxième départ a eu lieu après l’arrivée du cortège place de l’Opéra, en plein cœur de Paris. Des centaines d’avocats ont descendu la rue de la Paix pour rejoindre une nouvelle fois le ministère de la Justice. L’objectif était de répéter, cette fois-ci avec les confrères des barreaux de province, la mobilisation de vendredi dernier, lorsque des avocats ont tenté de pénétrer dans la chancellerie, avant de brûler des codes civils devant le bâtiment.

Là encore, les avocats ont été bloqués par l’important dispositif de sécurité mis en place autour de la place Vendôme. Ils ont entonné la Marseillaise, et à nouveau scandé “Belloubet, démission”. Les robes noires estiment que leur ministre est totalement sourde à leurs revendications et à leur situation. Après l’annulation d'une réunion prévue ce week-end, une nouvelle doit avoir lieu entre les représentants des avocats et la garde des Sceaux. “Au moins, on a pu manifester avant le début de la guerre”, souffle une avocate.

Justine Chevalier