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Police-Justice

Bébé décédé en Loire-Atlantique: la famille avait fait l'objet de signalements

La Police nationale lors d'une opération anti-drogue dans un quartier d'Avignon, le 13 mars 2025. (Illustration)

La Police nationale lors d'une opération anti-drogue dans un quartier d'Avignon, le 13 mars 2025. (Illustration) - GABRIEL BOUYS © 2019 AFP

Après le décès d'un bébé de 8 mois vendredi 10 octobre en Loire-Atlantique et la mise en détention provisoire de ses parents, le Département, chargé de la protection de l’enfance, assure que la justice avait été saisie "en vue d’une demande de placement des enfants".

La famille du bébé de huit mois décédé à Châteaubriant (Loire-Atlantique), dont les parents ont été mis en examen ce dimanche 12 octobre pour "crime de délaissement", avait fait l'objet de signalements à la justice et d'une mesure judiciaire, a-t-on appris ce mardi 14 octobre auprès du parquet et du Département.

"Suivie par les services du Département, la situation familiale a fait l'objet d'informations préoccupantes (...) Des évaluations ont été menées par les travailleurs sociaux dans un contexte d'évitement fort des parents: refus de rendez-vous, refus de visites à domicile, absences aux rendez-vous", a affirmé le département de Loire-Atlantique dans un communiqué.

"Face à cette obstruction répétée et à la dégradation de la situation constatée par nos services, le Département avait saisi la justice en vue d'une demande de placement des enfants", a-t-il ajouté.

"Des lésions et ecchymoses en divers endroits du corps"

Le parquet a cependant nuancé cette dernière affirmation auprès de l'AFP, précisant que deux signalements avaient été reçus au mois de juin: l'un concernait les deux ainés et demandait la mise en place d'une "mesure d'aide éducative", en évoquant un placement si des violences "étaient effectivement caractérisées"; le second concernait les trois benjamins et demandait cette fois une "mesure d'investigation éducative".

Il ne s'agissait ni pour l'un ni pour l'autre d'une "saisine du parquet en urgence", a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.

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"Le juge des enfants a été saisi de ces situations, et le 18 septembre a pris une décision d'aide éducative, comme demandé par le Conseil départemental. La famille ne pouvait plus refuser que les travailleurs sociaux entrent dans leur maison", a-t-il expliqué.

"Ni l'ASE (aide sociale à l'enfance) ni la justice n'ont dysfonctionné dans ce dossier et dans ce drame", a-t-il ajouté.

Ce vendredi 10 octobre, la mère des cinq enfants, âgée de 25 ans, s'était rendue aux urgences de l'hôpital de Châteaubriant avec son bébé décédé dans les bras. Des "lésions et ecchymoses en divers endroits du corps" du bébé ont été constatées, selon le parquet.

Les examens pratiqués sur les quatre autres enfants -dont le jumeau du bébé décédé-, âgés de huit mois à 6 ans, ont mis en évidence "une dégradations physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé". Ils font l'objet d'un placement provisoire.

La mère des enfants et le père des trois benjamins ont été mis en examen dimanche pour "crime de délaissement ayant entrainé la mort" et placés en détention provisoire.

L.P. avec AFP