Un couple en garde à vue après la mort de leur bébé de 8 mois en Loire-Atlantique, leurs quatre autres enfants dans "un état sanitaire hautement dégradé"

Photo d'illustration. - Romain Doucelin/NurPhoto
Le parquet de Nantes a saisi un juge d'instruction d'une information judiciaire pour "crime de délaissement" après la mort d'un bébé de huit mois dans une famille dont les enfants étaient en état de "dégradation physiologique extrême", a-t-il annoncé ce dimanche 12 octobre.
La mère de 25 ans et le père de 19 ans, placés en garde à vue, doivent être déférés dimanche après-midi au parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire, a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, dans un message à la presse.
La mère s'est rendue, vendredi vers 14 heures, aux urgences de l'hôpital de Châteaubriant (Loire-Atlantique), au nord de Nantes, avec son bébé mort dans les bras, selon le procureur. Une enquête a alors été ouverte par la brigade de recherches de la gendarmerie de Châteaubriant après la découverte "de lésions et ecchymoses en divers endroits du corps" du bébé.
La perquisition de la maison a révélé "un état d'insalubrité extrême" et "la présence d'animaux domestiques faméliques", selon le magistrat.
"Hypothèse d'une dégradation physiologique majeure du bébé décédé"
Une autopsie du bébé pratiquée dimanche matin a confirmé "l'hypothèse d'une dégradation physiologique majeure du bébé décédé", a indiqué le procureur, précisant que "les explications des parents, contradictoires, ne correspondaient pas aux constatations médicolégales et sanitaires".
Les quatre autres enfants du couple, âgés de huit mois (le jumeau du bébé mort), 18 mois, 5 ans et 6 ans ont fait l'objet d'un placement provisoire, sur demande du parquet. Les examens pratiqués au CHU de Nantes ont mis en évidence "une dégradation physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé" des quatre enfants de la fratrie, notamment du jumeau de la victime.
"Il apparaît que ces cinq enfants étaient, depuis de longs mois, si ce n'est de longues années pour les moins jeunes, dans un état de délaissement majeur", a souligné Antoine Leroy.
Un juge d'instruction a été saisi du crime de délaissement d'un mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort, puni de 30 ans de réclusion criminelle, ainsi que du délit de délaissement de mineurs de moins de 15 ans, puni de sept ans d'emprisonnement. Les investigations se poursuivent sous l'autorité du magistrat instructeur.