Beaumont-sur-Oise: 7 véhicules incendiés après l’incarcération des frères d’Adama Traoré

Un bus et six voitures ont été incendiés ce mercredi soir lors de brefs incidents impliquant une quinzaine de jeunes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Des gendarmes ont été déployés quelques heures après le placement en détention provisoire de deux frères d'Adama Traoré, mort en juillet lors de son interpellation. Les incidents ont commencé vers 22h45 mercredi dans le quartier de Boyenval, où vit une partie de la famille Traoré et le calme est revenu peu avant 1h ce jeudi matin.
Selon un bilan de la préfecture du Val d'Oise, les sept véhicules ont été incendiés "par des individus cagoulés, le chauffeur a été molesté et légèrement blessé à la jambe".
Des habitants ont éteint l'incendie
Des habitants, dont plusieurs portaient des tee-shirt "Justice pour Adama", ont déclaré à l'AFP que le bus s'était arrêté pour laisser descendre des passagers quand des jeunes sont arrivés en courant, puis montés à bord, et ont fait descendre le chauffeur avant de mettre le feu.
Ce sont les habitants eux-mêmes avec des seaux d'eau et des extincteurs qui ont éteint le feu, selon des témoins. Sur place, il ne restait que la carcasse noircie du bus et quatre voitures brulées garées à proximité. Deux autres voitures ont été incendiées dans une rue voisine.
"Ce sont des jeunes du quartier qui profitent de la situation pour faire n'importe quoi. Ils ne respectent pas la mémoire d'Adama", "ça va retomber sur la famille Traoré", regrettait un jeune homme.
130 gendarmes dépêchés
Quelque 130 gendarmes avaient été dépêchés sur place, ainsi qu'un hélicoptère, selon la préfecture. Mercredi, Bagui Traoré, 25 ans, et Yssoufou, 22 ans, ont été placés en détention provisoire dans l'attente de leur procès le 14 décembre. Ils sont accusés de violences et outrages contre des policiers en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise, le 17 novembre.
Le tribunal a accordé à Bagui et Yssoufou Traoré, qui nient les faits, un délai pour préparer leur défense, mais a décidé de les placer en détention "pour éviter qu'ils n'exercent des pressions sur les témoins" d'ici l'audience.