Mort d’Adama Traoré: soirée de violences à Beaumont-sur-Oise, le conseil municipal perturbé

Des violences ont éclaté jeudi soir à Beaumont-sur-Oise alors que des soutiens d’Adama Traoré, mort lors d’une interpellation, étaient venus manifester devant la mairie. Ils protestaient contre la plainte pour diffamation de la maire de la ville contre la sœur d’Adama Traoré.

Quatre mois après la mort d'Adama Traoré, la tension est toujours palpable à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise. Jeudi soir, une cinquantaine d'individus se sont rassemblés devant la mairie de la ville alors que devait se tenir le conseil municipal. A l'ordre du jour notamment, les conseillers municipaux devaient décider du financement par la commune des frais de justice, engendrés par la plainte en diffamation de la maire UDI Nathalie Groux contre la soeur d'Adama Traoré.

En septembre dernier, Assa Traoré avait vivement critiqué sur Canal+ l'attitude de la maire de la ville après la mort de son frère, décédé au cours d'une interpellation. "La maire a choisi son camp, elle se met du côté des gendarmes, c'est-à-dire du côté des violences policières", avait-elle déclaré. 

Jets de cocktails Molotov

D'après nos informations, vers 22 heures des cocktails Molotov ont été lancés en direction des gendarmes, qui étaient 70 sur place. Une bousculade a également eu lieu à la sortie du conseil municipal entre les élus, les soutiens d'Adama Traoré et les gendarmes. Par ailleurs, une policière municipale a reçu un coup de poing au visage. 

A l'issue des ces incidents, deux personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue. Le calme est finalement revenu vers minuit et demi. En parallèle, trois poubelles et un véhicule ont été incendiés à Persan, une commune voisine.

Adama Traoré est mort à Persan le 19 juillet dernier lors d'une interpellation. Pour ses proches, la mort du jeune homme de 24 ans résulte d'une bavure policière. Malgré deux autopsies qui ont mis en évidence un "syndrome asphyxique", la cause de son décès n'a pu être établie avec certitudes. Une information judiciaire, dépaysée à Paris à la demande de la famille a été ouverte.

C. B avec Alexandra Gonzalez