Avion immobilisé dans la Marne: les audiences des passagers annulées en raison d'irrégularités de procédure

Après avoir autorisé, ce dimanche 24 décembre, l'avion immobilisé à l'aéroport de Châlons-Vatry à quitter la Marne, la justice a choisi d'annuler les audiences des 300 passagers indiens en raison d'irrégularités dans la procédure, a appris BFMTV. Ces audiences étaient menées dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris pour des soupçons de traite d'êtres humains.
Cette annulation s'explique notamment par le délai d'attente de 11 heures entre le moment où l'avion a été immobilisé, jeudi dernier, et celui où un juge des libertés et de la détention a été saisi, ce qui constitue "une atteinte disproportionnée aux droits de la personne".
La justice avait déjà levé pour les mêmes raisons, à la mi-journée, le maintien en zone d'attente d'un premier passager.
"La procédure est totalement irrégulière"
"J'étais étonné du déroulement dans la zone d'attente, les personnes devaient être informées de leurs droits et manifestement, cela n'a pas été le cas", déplore au micro de BFMTV François Procureur, bâtonnier de l'ordre des avocats de Châlons, qui précise que les passagers auraient tous dû avoir accès à un interprète, un médecin et un conseiller.
"On s'est posé des questions de procédure et pour nous, la procédure est totalement irrégulière", ajoute-t-il en pointant du doigt le manque de moyens mis en place par l'État.
L'avion devrait redécoller ce lundi matin au maximum. Sa destination n'est pas encore connue. Il pourrait se rendre en Inde d'où sont originaires les passagers, vers le Nicaragua, sa destination d'origine, ou encore vers Dubaï d'où il a décollé.
Cette levée des audiences ne met toutefois pas fin aux accusations de soupçons de traite d'êtres humains. Les deux passagers retrouvés avec une importante somme d'argent liquide sur eux et les passeports d'autres passagers sont maintenus en garde à vue. Cette garde à vue peut être prolongée jusqu'à ce lundi soir au maximum.
Une source proche du dossier nous indique que les faits sont difficiles à caractériser. Pour rappel, les passagers, des ressortissants indiens, ont affirmé qu'ils effectuaient un vol vers le Nicaragua dans un but touristique afin d'aller visiter les lacs sur place. Avant de rentrer une Inde, une semaine plus tard.