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Police-Justice

Avion immobilisé dans la Marne: les avocats demandent une levée du maintien des passagers en zone d'attente

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Les avocats évoquent des conditions de vie qui commencent à se détériorer alors que plus de 300 personnes dorment dans un hangar depuis jeudi.

Depuis jeudi, l'aéroport de Châlons-Vatry, dans la Marne, est confiné après l'atterrissage d'un avion, avec plus de 300 passagers à son bord. Les autorités, alertées par un renseignement anonyme, soupçonnent que ces personnes soient des victimes de traite d'êtres humains.

Ce dimanche, les avocats ont pris la parole pour la première fois. "Il y a des problèmes de promiscuité et de cohabitation", estime François Procureur, bâtonnier de Châlons-en-Champagne.

"On aurait pu libérer certains entrepôts, renchérit Aurore Opyrchal, avocate au barreau de Châlons. Les douches sont situées à l'extérieur, avec ces conditions climatiques ce n'est pas l'idéal."

Les passagers dorment sur des lits de camp dans un hangar. Les conditions de vie commencent à se détériorer, selon les avocats.

Maintenir les passagers en zone d'attente

Pour rappel, les passagers, des ressortissants indiens, ont livré la même explication quant au voyage auquel ils participaient. Selon eux, ils effectuaient un vol vers le Nicaragua dans un but touristique afin d'aller visiter les lacs sur place. Et ils devaient ensuite rentrer en Inde, environ une semaine plus tard. "Ils nous ont montré des documents officiels, nous ne sommes pas là pour porter un jugement", atteste le bâtonnier.

La demande des autorités est de maintenir les passagers en zone d'attente au moins jusqu'au 31 décembre, voire jusqu'au 3 janvier. Les avocats ont prévu de déposer des nullités pour éviter cela. "Pour nous la procédure est totalement irrégulière, a estimé François Procureur.

Manque de moyens

Selon le bâtonnier, les audiences devant les juges des libertés et de la détention s'annoncent compliquées. Elles ont démarré avec un retard d'environ 2 heures, ce matin, en raison de l'absence d'interprètes.

François Procureur déplore un manque de moyens mis par l'Etat. Selon lui, seuls deux interprètes sont sur place mais l'une d'entre eux doit repartir à midi. Par ailleurs, il dénonce le fait qu'il n'y ait que deux représentants de la Préfecture de la Marne pour gérer quatre audiences en simultané.

Théodore Laurent