BFMTV
Société

Soupçons de traite d'êtres humains: comment sont pris en charge les passagers de l'avion immobilisé dans la Marne?

placeholder video
Des lits et des sanitaires ont été installés et des repas quotidiens sont distribués à l'ensemble des passagers.

Les 303 passagers, tous de nationalité indienne, de l'avion cloué au sol depuis jeudi pourraient passer leur troisième nuit consécutive dans l'aéroport de Châlons-Vatry, ce samedi soir. Tous avaient voyagé dans un Airbus A340 de la compagnie roumaine Legend Airlines, parti de Dubaï (Emirats arabes unis) et qui devait se rendre au Nicaragua.

Jeudi après-midi, l'appareil avait atterri dans cet aéroport de la Marne pour une escale technique. Mais "un renseignement anonyme" a alerté des autorités, qui soupçonnent désormais que certains des passagers soient victimes de traite d'êtres humains.

Une enquête a été ouverte et confiée à la Junalco (Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée). Deux personnes, des passagers, ont été placées en garde à vue pour "vérifier et corroborer le soupçon de traite des êtres humains en bande organisée". Leurs gardes à vue ont été prolongées de 24 heures, ce samedi soir, a fait savoir le parquet de Paris à BFMTV. Des auditions et des vérifications d'identité des passagers et du personnel navigant ont également eu lieu.

Lits, sanitaires et repas quotidiens

Mais en attendant, le reste des passagers est confiné dans l'aéroport, notamment dans le hall d'accueil, transformé par arrêté préfectoral en zone d'attente pour étrangers. Une cellule de crise a été ouverte jeudi par la préfecture pour permettre la prise en charge des 303 passagers, parmi lesquels se trouvent 11 mineurs non-accompagnés, selon le parquet de Paris.

Des lits de camp individuels ont été installés en urgence dans différentes zones d'attente de l'aéroport et des toilettes et des douches ont été mis à disposition des passagers.

Des produits d’hygiène, des kits de nuit ainsi que des boissons chaudes leur ont été distribués par la Protection civile, a ajouté la préfecture, samedi matin. Une "zone famille" a également été délimitée "pour assurer l’intimité parent-enfant". Trois repas quotidiens leur sont distribués par les services de l’État, a précisé la préfecture.

Un médecin présent sur place

Aux côtés des forces de l’ordre et des douaniers, les sapeurs-pompiers du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Marne, des bénévoles de la protection civile, des représentants de la Croix Rouge et un médecin ont également été mobilisés. Le consulat général d’Inde se rend régulièrement sur place.

Des bâches ont été installées devant les baies vitrées du hall d’accueil de l’aéroport, ainsi que sur les bâtiments administratifs à proximité pour préserver l'intimité des passagers. L’accès au secteur reste bloqué par la police et la gendarmerie, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Manon Aublanc