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Autonomie de la Corse: pour Darmanin, "hors de question de discuter tant que le calme n'est pas revenu"

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Le ministre de l'Intérieur a indiqué sur BFMTV qu'il ne recevrait pas les responsables politiques corses pour aborder la question de l'autonomie tant que des violences se produiront sur l'île.

Le cercueil porté dans les rues, les drapeaux en berne au lendemain de la mort d'Yvan Colonna, c'est "insultant pour l'État, pour ses serviteurs, pour la France et pour la famille Érignac". Le ministre de l'Intérieur ne décolère pas après les récentes violences qui se sont produites sur l'île alors que des discussions étaient engagées depuis la mi-mars pour envisager l'autonomie de la Corse.

Lors d'un déplacement sur l'île de Beauté, le ministre avait ouvert un "cycle de discussions" avec les élus locaux. Des discussions qui devaient se poursuivre à Beauvau, réserve électorale oblige. Mais la réunion prévue vendredi au ministère a été reportée en raison des violences qui se sont produites ce week-end en marge d'une manifestation à Ajaccio en soutien à Yvan Colonna.

"Tant qu'il y a de la violence, tant qu'on s'en prend à des policiers et à des gendarmes, on ne peut pas continuer à discuter politiquement", a réagi sur BFMTV Gérald Darmanin, indiquant qu'il y avait eu 150 blessés parmi les forces de l'ordre depuis le début des manifestations.

"Appel au calme"

Si le ministre "remercie les formations politiques qui appellent au calme", il est "hors de question de discuter politiquement tant que le calme n'est pas revenu". Des violences d'ailleurs injustifiées pour le ministre alors qu'il rappelle qu'Yvan Colonna a été condamné "par trois fois" pour la mort du préfet Claude Érignac.

"Yvan Colonna n'est pas un héros, M. Colonna était un assassin", maintient Gérald Darmanin. "Ca ne veut pas dire que ça justifie qu'il ait lui-même été assassiné, c'est une autre question."

Sur la mort d'Yvan Colonna, mortellement agressé par un co-détenu à la maison centrale d'Arles, le ministre dit là aussi "compendre" la famille qui a engagé une action contre l’État mercredi devant le tribunal administratif de Marseille considérant "que l'administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès", selon leur avocat.

"Il est évident que lorsque quelque chose arrive dans les locaux de l'État (..) on puisse penser que c'est l'État qui est responsable", note le ministre.

Trois enquêtes en cours

Ce dernier rappelle que trois enquêtes étaient déjà ouvertes, avant l'action engagée par la famille, pour faire toute la lumière sur les faits qui se sont produits à la maison centrale d'Arles et qui ont conduit à la mort du militant indépendantiste qui purgeait un peine de réclusion criminelle à perpétuité. "La mort d'Yvan Colonna est une mort qui doit être résolue du point du vue de la vérité", indique Gérald Darmanin balayant "la présentation simpliste" de ces faits.

"Il faudra que l'État en tire des conséquences sur l'organisation des prisons, peut-être, ou sur des responsabilités de certains qui auraient dû mieux organiser les prisons."
https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV