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Police-Justice

Attentat en Isère: un policier entendu après la diffusion d'une photo de la victime décapitée

Un policier a diffusé à des tiers une photo du chef d'entreprise décapité en juin dernier à Saint-Quentin-Fallavier.

Un policier a diffusé à des tiers une photo du chef d'entreprise décapité en juin dernier à Saint-Quentin-Fallavier. - Philippe Desmazes AFP

Un policier a reconnu être à l'origine de la diffusion d'une photo du chef d'entreprise décapité dans l'attaque contre l'usine de Saint-Quentin-Fallavier. Le cliché avait notamment circulé sur des sites d'extrême droite.

Le fonctionnaire de police a reconnu avoir agi par "bêtise". Cet officier stagiaire d'une quarantaine d'années a reconnu après plusieurs auditions être à l'origine de la diffusion du cliché d'Hervé Cornara, décapité par Yassin Salhi en Isère.

Le parquet de Vienne confirmant une information du Dauphiné Libéré a indiqué qu'à deux reprises, le policier avait été entendu suite à l'ouverture d'une enquête pour "apologie du terrorisme et atteinte au respect dû aux morts". Les chefs de poursuite ont ensuite été complétés de ceux d'atteinte au secret de l'enquête et au secret professionnel.

La photo envoyée à des tiers

Le fonctionnaire, qui aurait "17 à 18 ans d'ancienneté" a admis avoir partagé la photo avec des tiers et notamment des camarades de promotion. Il ne serait pas cependant directement à l'origine de la mise en ligne du cliché sur Internet. Moins d'un jour après le drame de Saint-Quentin-Fallavier, les cyberpatrouilleurs de la gendarmerie avaient alerté le parquet. L'enquête a permis de déterminer que le cliché avait été pris le 26 juin, en début d'après-midi, alors que la scène de crime était gelée pour les besoins de l'enquête de flagrance. "Deux policiers se sont spontanément dénoncés", a indiqué jeudi le procureur de la Vienne Matthieu Bourrette.

"L'un pour indiquer que la photo diffusée sur les réseaux sociaux répondait à un cliché qu'il avait pris sur la scène de crime pour les nécessités de l'enquête. Il a indiqué qu'un de ses camarades officier stagiaire lui avait demandé de lui passer le cliché photo", a détaillé le procureur de Vienne.

Le policier a nié toute "velléité politique"

Ce deuxième policier a donc reconnu les faits ce qui a conduit le parquet à saisir l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Le mis en cause a nié "toute volonté apologétique" ou "velléité politique" dans son geste alors que le cliché a été relayé notamment sur des sites d'extrême droite. "Les qualifications pénales et les modalités des poursuites sont en cours de définition", a souligné le procureur qui n'a donc pas encore décidé des suites judiciaires de cette affaire pour laquelle la famille d'Hervé Cornara a également porté plainte.

C. B avec AFP