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Police-Justice

Attentat de Magnanville: le frère de Mohamed Lamine Aberouz va être jugé pour des menaces de mort

Tribunal (illustration)

Tribunal (illustration) - AFP

L'homme a été interpellé samedi puis placé en détention provisoire, soupçonné d'avoir prononcé des menaces de mort à l'encontre d'un avocat des parties civiles lors du procès de l'attentat de Magnaville.

Il devait être jugé en comparution immédiate ce lundi mais a demandé le renvoi de son procès. Le frère aîné de Mohamed Lamine Aberouz - récemment condamné à la réclusion à perpétuité pour complicité d'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) en 2016 -, a été placé en détention provisoire en attendant de comparaître à nouveau pour des menaces de mort à l'encontre d'un avocat. Convoqué devant le tribunal correctionnel ce lundi, Charaf-Din Aberouz a demandé le renvoi de son procès.

Âgé de 37 ans, le prévenu avait assisté au procès de son cadet, qui s'était ouvert le 25 septembre et s'est achevé mercredi avec un verdict de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, a décidé de faire appel.

L'aîné a été entendu comme témoin le 4 octobre et, le lendemain, "lors de leur audition, certains témoins sont revenus sur les déclarations qu'ils avaient effectuées durant l'enquête, avant d'aller s'asseoir à côté (de lui) ou de le saluer", relate le parquet.

"T'inquiète, il est mort"

L'avocat Thibault de Montbrial, qui défendait la famille de l'agente administrative tuée dans l'attentat, Jessica Schneider, "s'est interrogé sur une éventuelle pression de Charaf-Din Aberouz sur ces témoins, ce qui a créé un incident d'audience" le 5 octobre puis à nouveau le 6 octobre.

Charaf-Din Aberouz est soupçonné "de s'être alors dirigé vers le box de son frère" à une suspension d'audience, "et lui avoir dit 't'inquiète, il est mort', tout en mimant avec son doigt un égorgement et en montrant le banc des avocats des parties civiles", selon le parquet.

Ces propos, "entendus par un gendarme, ont été rapportés à Me de Montbrial", a-t-on indiqué de même source.

Jugé le 27 novembre prochain

Lors de l'audience en comparution immédiate, l'avocate du prévenu, Me Louise Kontogiannis, avait demandé son placement sous contrôle judiciaire. Mais le tribunal a décidé de le placer en détention provisoire jusqu'au procès, prévu le 27 novembre, en raison du risque "de pression sur la victime" et de "réitération".

Le 16 janvier dernier, le prévenu avait été condamné pour menace de mort contre une personne dépositaire de l'autorité publique. Il encourt une peine de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Proche de Larossi Abballa, qui a assassiné Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et Jessica Schneider, 36 ans, au nom de l'organisation Etat islamique (EI) avant d'être abattu, Charaf-Din Aberouz avait dans un premier temps été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste dans cette affaire, avant de bénéficier d'un non-lieu.

En 2013, il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste, après avoir tenté de rejoindre en 2011 un camp d'entrainement d'Al-Qaïda au Pakistan.

Elisa Fernandez