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Police-Justice

Attaque du Thalys: le patron de la SNCF va rencontrer Jean-Hugues Anglade

L'acteur Jean-Hugues Anglade était à bord du Thalys reliant Paris à Amsterdam vendredi.

L'acteur Jean-Hugues Anglade était à bord du Thalys reliant Paris à Amsterdam vendredi. - Loïc Venance - AFP

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a annoncé samedi à l'AFP qu'il allait rencontrer dans les jours prochains l'acteur Jean-Hugues Anglade, qui était passager du Thalys dans lequel s'est déroulée l'attaque armée et qui a dénoncé le comportement des agents du train. "J'ai proposé de rencontrer M. Anglade, qui a dit oui", a déclaré le patron de la compagnie ferroviaire: "Je comprends l'émotion, les témoignages, mais pour pouvoir conclure, il faut se donner le temps d'entendre tout le monde".

"J'ai compris que l'action de plusieurs membres de l'équipage pouvait être contestée. (...) J'ai entendu d'autres témoignages qui insistent sur le comportement rapide et exemplaire du conducteur, du régulateur", a ajouté Guillaume Pepy, soulignant que ces propos ne sont "pas forcément contradictoires". Il a précisé que "certains gestes identifiés, par exemple par Jean-Hugues Anglade, peuvent trouver leur explication dans l'action des contrôleurs", citant le fait que lorsque le contrôleur descend du train, ça peut être pour prévenir le conducteur, pas forcément pour fuir. "La vérité de M. Anglade n'est peut-être pas la seule", a commenté Guillaume Pepy. 

Une enquête interne à la SNCF, qui contrôle la compagnie Thalys, doit permettre de recueillir les témoignages des passagers et du personnel. "On ne sait pas encore tout ce qu'il s'est passé", a souligné le patron de l'entreprise ferroviaire, qui affirme que "si jamais il y a eu des manquements individuels, l'enquête le dira et ses résultats seront connus". Il s'agit d'"un événement qui n'a pas de précédent", d'un "attentat absolument barbare", et il n'y a donc "pas de règlement qui s'applique", a souligné Guillaume Pepy.

Jean-Hugues Anglade dénonce "l'abandon" des passagers

Jean-Hugues Anglade, qui a été blessé en déclenchant le signal d'alarme, a mis en cause le personnel de bord, qui, selon lui, a abandonné les passagers: "cet abandon, cette détresse, cette solitude, c'était terrible et insupportable ! C'était, pour nous, inhumain". "Des membres du personnel navigant ont couru dans le couloir, le dos courbé. Leurs visages étaient blêmes. Ils se dirigeaient vers la motrice, leur wagon de travail. Ils l'ont ouvert avec une clef spéciale, puis se sont enfermés à l'intérieur. Le tireur était à quelque dizaines de mètres de nous", a-t-il témoigné auprès de Paris Match.

"Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions +Ouvrez !+ On voulait qu'ils réagissent ! En vain... Personne nous a répondu. Silence radio", a accusé l'acteur. La direction de Thalys l'a contredit, affirmant que les agents de la rame où s'est déroulée l'attaque armée, avaient alerté le conducteur, et que l'un d'eux s'était réfugié avec plusieurs passagers, précisant que dans le règlement français, les agents doivent d'abord alerter, puis arrêter le train.

la rédaction avec AFP