Attaque de la préfecture: l'un des imams de la mosquée fréquentée par Mickaël Harpon dit ne pas le connaître

Pourquoi l'un des imams de la mosquée de Gonesse, fréquentée par Mickaël Harpon, est-il toujours en France alors qu'il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire depuis 2015? Et pourquoi son autorisation de séjour a été renouvelée il y a quelques mois? A-t-il joué un rôle dans la radicalisation de Mickäel Harpon? Ce sont les questions que soulève l'opposition et pour lesquelles elle ne cesse de crier au scandale depuis 24 heures.
Interrogé sur cette situation mardi par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a assuré ne pas savoir "pourquoi" l'obligation de quitter le territoire délivrée en 2015 n'avait pas été appliquée. "Depuis, dans le cadre de la commission départementale avec des élus désignés de l’association des maires, il a été décidé de lui accorder un titre valable parce qu’il a un enfant et qu’il s’est marié", a fait savoir le locataire de Beauvau. Un titre valable jusqu’en avril 2020.
Pratiquant d'un islam dur
Arrivé en France en décembre 2014, cet imam adjoint de la mosquée de Gonesse, Ahmed Hilali, qui officiait auparavant à Sarcelles, a fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire en décembre 2015. Selon lui, à cause du non-respect de ses obligations parentales. "L’obligation de quitter le territoire, je l'ai reçue mais le motif ce n’est pas la radicalisation, ce n’est pas le fondamentalisme, assure Ahmed Hilali. Ils me reprochent de ne pas m’occuper de ma fille." Au même moment, la mosquée de Sarcelles engage une procédure de licenciement.
A l'époque, il est accusé d'insubordination, mais l'imam attaque ses ex-employeurs au tribunal des prud'hommes. Il obtient alors gain de cause, son licenciement est jugé sans motif sérieux. Une victoire obtenue en 2019. Entre temps, il a commencé à travailler pour la mosquée de Gonesse à partir du 1er avril 2017. Ahmed Hilali, qui officie toujours, assure les cinq prières quotidiennes. Ses employeurs assurent ne pas avoir été au courant de cette obligation de quitter le territoire.
"C'est un monstre"
Selon nos informations, Ahmed Hilali n'est pas considéré comme radicalisé mais pratiquant d'un islam dur. Ces mêmes sources évoquent un comportement clivant. Interrogé sur l'attaque de la préfecture de police de Paris, il condamne le passage l'acte de Mickaël Harpon, qu'il assure ne pas connaître. "C’est un monstre qui a tué des personnes injustement. (...) Pendant 16 ans, il a trahi ses amis, il a trahi la confiance de la France, il a trahi les musulmans, il nous a trahis, l’islam ne demande pas ça."
Interrogé sur Mickäel Harpon, l'imam principal de la moquée de Gonesse, Hassan El Houari, parle quant à lui d'un fidèle discret avec lequel il n'avait jamais eu de contact. "Qu'on dise que c'est à la mosquée de Gonesse qu'il s'est radicalisé, ça m'a choqué", a plaidé Hassan El Houari. Avant de conclure en se portant garant pour l'imam secondaire: "Ce n'est pas possible que cet imam se soit radicalisé dans le lieu où je prêche."