Attaque au couteau à Arras: quel est le niveau actuel de la menace terroriste en France?

Après l'attaque au couteau qui s'est déroulée dans un lycée à Arras, le niveau de surveillance des établissements scolaires va être relevé. Ces derniers temps, le ministre de l'Intérieur a rappelé que le niveau de la menace terroriste était élevé.

Des consignes passées aux préfets, des services de renseignement en alerte... Le niveau de la menace terroriste restait élevé dernièrement, et ce même si aucun attentat ne s'était déroulé ces derniers mois. Au mois de septembre, le ministre de l'Intérieur faisait part de son "inquiétude", évoquant la résurgence de la "menace projetée", c'est-à-dire des attaques pilotées depuis l'étranger, l'Afghanistan ou la Syrie.

Peu après 11 heures ce vendredi, un jeune homme de nationalité russe de 20 ans a poignardé à plusieurs reprises un professeur de français, au niveau de la carotide, et a blessé grièvement deux autres personnes. Selon un témoin, l'assaillant, interpellé et placé en garde à vue, était à la recherche d'un professeur d'histoire. Un élément qui interpelle à la veille de la commémoration de l'assassinat de Samuel Paty en 2020.

Des menaces récentes

Dans la foulée de cette attaque, le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets de relever très fortement le niveau de vigilance sur l'ensemble des établissements scolaires. Cela va se traduire notamment par un renforcement des patrouilles devant les écoles, collèges et lycées. Les maires des communes vont également être sollicités pour mobiliser les polices municipales.

Cette mesure s'ajoute à la vigilance renforcée devant les établissements juifs après les attaques du Hamas en Israël. De nombreux d'entre eux sont d'ailleurs fermés ce vendredi, et pour ceux qui sont restés ouverts désertés par les élèves dont les parents craignent pour leur sécurité.

Depuis plusieurs mois, le ministre de l'Intérieur rappelait les menaces qui pèsent sur la France, et ce depuis 2014. Des menaces d'un très haut niveau. Dernièrement, le groupe jihadiste al-Qaïda dans la péninsule arabique a menacé de s'en prendre à un ministère français ainsi qu'une ambassade suédoise dans son magazine de propagande.

"Il y a depuis 12 ans une non publication de cette dite revue. Le fait qu’elle ait été publiée est une menace sérieuse pour la Suède comme pour nous comme pour tous les pays les Occidentaux", alertait alors Gérald Darmanin sur BFMTV et RMC.

Pour les célébrations du 15-août, Beauvau avait réclamé dans un télégramme adressé aux préfets une présence systématique des forces de l'ordre à l'heure des offices religieux. "La persistance d'un niveau élevé de la menace terroriste exige le maintien d'une forte vigilance vis-à-vis des lieux à caractère religieux", écrivait Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur en avait fait de même concernant les lieux de culte juifs lors des fêtes religieuses de septembre.

15 attentats depuis 2017

42 attentats terroristes ont été déjoués depuis 2017, et l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, et 15 attaques ont malheureusement abouti. A Paris, Xavier Jugelé, un policier, avait été tué dans une attaque revendiquée par Daesh. Attentat également revendiqué à Marseille au cours duquel deux jeunes femmes ont été égorgées.

Attaques meurtrières de Trèbes, à Paris dans le quartier de l'Opéra, fusillade au marché de Noël à Strasbourg, tuerie à la préfecture de police de Paris et plus récemment l'assassinat de Samuel Paty qui a provoqué un effroi particulier dans la communauté enseignante. Les autorités n'ont d'ailleurs jamais caché leur inquiétude face à ce risque existant, notamment ces dernières semaines alors que la France a accueilli la Coupe du monde de rugby, la visite d'Etat du roi Charles III et de la venue du Pape François à Marseille.

Drame à Arras : faut-il renforcer la sécurité autour des écoles ? - 13/10

16:09

Les attaques de 2015 et 2016 avaient ensuite laissé place à un autre type de menace, une menace endogène venant d'un individu radicalisé qui passerait seul à l'acte. Si ces attaques difficiles à anticiper restent la menace principale sur le territoire, les autorités s'inquiètent d'un retour d'une attaque projetée, c'est-à-dire pilotée depuis l'étranger.

"On pensait pendant très longtemps que cela ne pouvait plus arriver (...), expliquait Gérald Darmanin en septembre dernier sur France 2. Ce qui se passe en Afghanistan, ce qui se passe au Levant, ce qui se passe en Afrique, reconstitue de l'argent, des moyens pour faire une menace projetée."

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV