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Attaque à la Préfecture de police de Paris: qu'est-ce-que la DRPP, le service de renseignement où travaillait Michael Harpon?

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L'homme soupçonné d'avoir tué quatre fonctionnaires à la préfecture de police de Paris jeudi y travaillait depuis 2003. Il était affecté au département technique de la direction du renseignement, un service ayant accès à des informations hautement confidentielles.

La préfecture de police de Paris a été touchée en plein cœur. Quatre fonctionnaires, dont trois policiers, ont été tués à coups de couteau jeudi après-midi au sein même de l’institution de l’île de la Cité par un employé administratif. Celui-ci a ensuite été abattu par les forces de l'ordre.

Cette attaque perpétrée à l’intérieur du centre névralgique de la police parisienne est un choc pour l’ensemble des fonctionnaires visés par un de leurs pairs, un informaticien au service technique de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) depuis 2003. C'est dans ce service emblématique qu'a d'ailleurs commencé l'attaque.

La DRPP est l’héritière direct des Renseignements généraux de préfecture de police de Paris (RGPP), rebaptisés DRPP après la réforme globale des renseignements conduite par Nicolas Sarkozy en 2008.

Un "rouage essentiel de la sécurité de la capitale"

"La direction du renseignement est un rouage essentiel de la sécurité de la capitale et de la région francilienne, face à la montée des violences urbaines, aux nouvelles formes d’extrémisme politique ou à la persistance de la menace terroriste", indique la préfecture de Paris sur son site Internet.

A Paris et dans sa petite couronne, le millier de policiers au service de la DRPP exerce une pleine compétence dans le domaine de l’information générale, de la lutte contre le terrorisme islamiste, de l’ultragauche et de l’ultradroite et, plus généralement, sur toutes les subversions violentes, précise encore l’institution.

On retrouve ainsi le rôle "d’Etat dans l’Etat" de la préfecture de police de Paris - objet de nombreuses controverses. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le Service central du renseignement territorial (SCRT) agissent au niveau national, mais n'ont ainsi "pas d’implantations territoriales à Paris et dans les départements de la Petite Couronne". Ces services travaillent toutefois en étroite collaboration.

Le profil des agents passé au crible

L’assaillant avait intégré la préfecture de police de Paris en 2003 après une série de vérifications rigoureuses, propre à une institution aussi sensible. Il avait fait l’objet d’une "enquête d’accréditation visant notamment à vérifier que l’intéressé, ou un membre de son entourage, n’était pas défavorablement connu des services de police et de la justice", détaille Le Figaro

"Son travail consistait à travailler sur les systèmes d'information, il y avait donc là une habilitation 'secret défense', la plus haute au sein de la police", a expliqué Driss Aït Youssef, président de l'institut Léonard de Vinci, spécialiste des questions de sécurité, à BFMTV. Cette habilitation, selon lui, devait "théoriquement montrer que cet individu ne présentait pas de problèmes de moralité incompatibles avec des fonctions de traitement d'informations sensibles". 

Rien ne laissait présager un tel acte de la part de Michael Harpon, 45 ans. Il "n'avait jamais présenté de difficultés comportementales" ni "le moindre signe d'alerte", a déclaré pour sa part le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Pour l’heure, le motif de l’attaque reste inconnu. Le parquet antiterroriste n'a pas été saisi et une enquête a été ouverte pour homicides volontaires, a indiqué le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz.

Ambre Lepoivre