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Police-Justice

Assassinat de Valentin: verdict attendu pour Moitoiret et Hégo

Dessin d'audience représentant Noëlla Hégo, mardi, au premier jour de son procès

Dessin d'audience représentant Noëlla Hégo, mardi, au premier jour de son procès - -

L'ADN accable Stéphane Moitoiret, marginal de 44 ans dont le sang a été retrouvé mêlé à celui de Valentin mais sa conscience des faits est au cœur du procès.

Stéphane Moitoiret était-il hors de contrôle ou conscient de son acte lorsqu'il a poignardé à 44 reprises le petit Valentin dans l'Ain en 2008? La cour d'assises d'appel du Rhône rend son verdict vendredi après deux semaines de débats intenses.

Comme en première instance, l'avocat général, Jean-Paul Gandolière, a requis jeudi 30 ans de réclusion criminelle contre lui, et "16 à 18 ans" contre son ex-compagne Noëlla Hégo, accusée de l'avoir incité à tuer.

"C'est dans cette relation spéciale d'emprise que vous trouverez l'explication", a asséné le magistrat. Selon lui, Noëlla Hégo était "l'ange noir" de Stéphane Moitoiret, "un baril de poudre criminel" dont elle a "allumé la mèche".

"Boîtes à vœux" et "missions divines"

L'avocate de Noëlla Hégo, Roksana Naserzadeh, a de son côté plaidé l'acquittement, invitant les jurés à opérer "un tri massif entre fantasmes et vérités établies". Les deux avocats de Moitoiret plaideront vendredi matin.

Cette audience en appel a tranché avec le premier procès tenu fin 2011 à Bourg-en-Bresse. Sous camisole chimique, Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo étaient restés mutiques et avaient été respectivement condamnés à la perpétuité et 18 ans de réclusion.

A Lyon, avec un traitement allégé, les deux accusés se sont exprimés abondamment, plongeant les jurés dans leur univers fait de "clones", de "boîtes à voeux", de réincarnations et de "missions divines".

Une "once de lucidité"

Pour autant, l'ADN accable Stéphane Moitoiret, marginal de 44 ans dont le sang a été retrouvé mêlé à celui de Valentin, mort dans une rue de Lagnieu (Ain) le 29 juillet 2008. Ses avocats ne contestent pas sa culpabilité mais estiment qu'il doit être déclaré pénalement irresponsable.

Quatre experts évoquent une "abolition" du discernement, synonyme d'irresponsabilité, et six parlent d'"altération", qui permet une condamnation. Moins catégoriques à l'audience, deux des "altérationnistes" ont finalement refusé de se prononcer.

Pour leurs adversaires, le marginal a conservé une "once de lucidité", suffisante pour cacher couteau et vêtements, et a tué Valentin par "colère" parce que Noëlla Hégo, qui représentait "toute sa vie" depuis 20 ans, voulait le quitter.

Loin des discussions sur Stéphane Moitoiret, les experts ont tous jugé Noëlla Hégo, 53 ans, responsable de ses actes malgré un "délire" mystique largement dévoilé à l'audience. Mais ils se sont montrés très sceptiques sur son implication.