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Police-Justice

Assassinat de Samuel Paty: sa soeur annonce vouloir déposer plainte pour apologie du terrorisme contre un internaute

Mickaëlle Paty, la soeur de Samuel, le 8 décembre 2023 à Paris

Mickaëlle Paty, la soeur de Samuel, le 8 décembre 2023 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le professeur d'histoire avait été décapité par un jeune islamiste tchétchène en 2020. Le procès de son assassinat se déroule actuellement à Paris jusqu'au 20 décembre.

Mickaëlle Paty, une des soeurs de Samuel Paty, ce professeur d'histoire tué par un jeune islamiste tchétchène en 2020, a annoncé son intention de déposer plainte pour apologie du terrorisme jeudi 5 décembre, comme révélé par Le Point, alors que se tient actuellement le procès de l'assassinat de son frère.

"Je dépose plainte pour apologie du terrorisme au nom de Mickaëlle Paty et l'association Défense des Serviteurs de la République à la suite des propos haineux expliquant l'attentat contre Samuel Paty par sa seule prétendue islamophobie", annonce l'avocate de Mickaëlle Paty, Me Carine Chaix, dans un communiqué publié sur son compte X.

"Cette haine qui arme idéologiquement les terroristes ne doit pas être tolérée", soutient-elle.

Des propos qui "salissent la mémoire de Samuel Paty"

La plainte vise des propos tenus sur le réseau social X mardi par Pierre Jacquel, un "doctorant de la Sorbonne", selon le communiqué, en réponse à une publication du journaliste de Marianne Étienne Campion sur le procès de l'assassinat de Samuel Paty.

"Sans islamophobie, ce drame ne serait jamais arrivé. Patty était probablement un islamophobe laïc, mais si un musulman le dit, on parlerait d'apologie du terrorisme. Le père de famille musulman fait le coupable idéal et ce procès va encore alimenter l'islamophobie", affirmait Pierre Jacquel, dans un post qui n'est aujourd'hui plus lisible, son compte X ayant été fermé aux non-abonnés.

Pour Me Carine Chaix, "ces propos salissent volontairement la mémoire de Samuel Paty en le traitant d'islamophobe qui a bien cherché ce qui lui est arrivé et visent à justifier sa décapitation en raison de sa prétendue islamophobie".

"Si cet individu ne va pas jusqu'à glorifier explicitement l'acte terroriste, il tend à le justifier en lui donnant comme seule source l'islamophobie prétendue de Samuel Paty, des profs 'laïcs' et de notre société", déplore encore l'avocate.

Procès en cours jusqu'au 20 décembre

Samuel Paty était professeur d'histoire-géographie dans un collège près de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Il a été poignardé, puis décapité par Abdoullakh Anzorov, jeune islamiste radical russe de 18 ans d'origine tchétchène. Celui-ci été tué par la police peu après son acte.

L'enseignant s'était dit "menacé par des islamistes radicaux" dans un message adressé à des collègues le 10 octobre 2020, soit peu avant sa mort, et quelques jours après un cours donné sur la liberté d'expression lors duquel il avait montré des caricatures de Charlie Hebdo.

Mickaëlle Paty s'est exprimée en novembre dernier pendant l'audience. "Samuel n'a pas été assassiné pour avoir montré des caricatures et avoir commis un blasphème qui n'a d'ailleurs aucune valeur juridique. Samuel a été assassiné par un islamiste radicalisé en mal de jihad", a-t-elle soutenu.

Le procès de huit personnes impliquées à des degrés divers dans l'assassinat de Samuel Paty se tient à la cour d'assises spéciale de Paris jusqu'au 20 décembre.

Juliette Desmonceaux