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Police-Justice

Ariège: un chauffard condamné à la perpétuité pour le meurtre d'un gendarme

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Photo d'illustration - AFP

Loïc Gekiere a été reconnu coupable, ce vendredi, du meurtre du major de gendarmerie Christian Rusig. Il a été condamné à la prison à perpétuité.

Loïc Gekiere, un délinquant multirécidiviste de 33 ans, a été condamné ce vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Christian Rusig, un major de gendarmerie à un mois de la retraite qu'il avait fauché lors d'un contrôle routier en Ariège en novembre 2016.

Ce délinquant multirécidiviste avait déjà, par le passé, cumulé 12 ans de prison et avait été condamné 27 fois pour, entre autres, des faits de vols en réunion, violence aggravée ou encore menaces de mort envers les forces l'ordre. 

Ce vendredi, il a été reconnu coupable d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, et avec pour objet de favoriser sa fuite. Deux circonstances aggravantes retenues par les jurés de la cour d'assises de l'Ariège qui ont suivi les réquisitions de l'avocat général Laurent Dumaine.

En plus de la réclusion criminelle à perpétuité, Loïc Gekiere, a été condamné à une période de sûreté de 20 années, un suivi socio-judiciaire de cinq ans au moment de sa libération, et une privation de 10 ans de ses droits civiques.

Son ex-compagne, à ses côtés dans la voiture au moment des faits, a quant à elle été acquittée car considérée comme sous l'emprise du coupable ce 26 novembre 2016. Elle comparaissait pour "complicité de conduite sans permis de conduire et circulation d'un véhicule (le sien, NDLR) sans assurance".

Le coupable parle d'un accident

Le jour du drame, Loïc Gekiere avait tenté d'échapper à un contrôle routier car il roulait sans permis de conduire, mais surtout parce qu'il encourait la prison pour récidive de violation d'une interdiction de séjour en Ariège. Il avait écrasé le major Christian Rusig et l'avait traîné sur plusieurs mètres. L'homme âgé de 55 ans était décédé à l'hôpital quelques heures plus tard.

Quelques heures avant le verdict, Loïc Gekiere, dont l'attitude provocatrice tout au long du procès lui avait valu une expulsion le premier jour lundi, est apparu hagard dans le box des accusés. Il a présenté ses excuses à la famille du major Rusig, tout en maintenant sa position sur les faits.

"Il ne faut pas croire que je suis quelqu'un de dangereux. Oui je monte vite dans les tons, mais ce fameux soir, je voulais juste prendre la fuite car j'en ai marre d'être loin de ma famille", avait-il lu à la cour, sur un bout de papier gribouillé à la main. "Je vous jure sur ma vie et celle de ma famille que je n'ai pas vu le major Rusig", a répété vendredi Loïc Gekiere.

Un homme "extrêmement cruel"

Durant le procès, son avocate, Me Meriem Mendil, avait également défendu la thèse de l'accident. Elle s'était également attardée sur l'enfance particulièrement difficile de son client, dont le père, alcoolique, était violent à l'égard de sa femme et de ses enfants.

Face à ces arguments, le procureur Laurent Dumaine avait décri, jeudi, un homme "extrêmement cruel" et dont l'attitude l'avait "révulsé". L'avocat de la partie civile, Me Laurent de Caunes, avait rappelé ces propos tenus par l'accusé juste après son interpellation: "Je vous avais prévenu que la fois d'après ce serait lui ou moi". Des mots qui, d'après l'avocat, sonnent "comme un aveux de culpabilité". 

Vendredi après le verdict, Me Mendil n'était pas mesure d'affirmer si Loïc Gekiere allait faire appel.

Aude Solente avec AFP