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Police-Justice

Amina, l'ex-Femen, sera jugée pour "dénonciation mensongère"

Amina Sboui le 11 juillet avant le procès d'une autre ex-Femen, accusée d'exhibition sexuelle.

Amina Sboui le 11 juillet avant le procès d'une autre ex-Femen, accusée d'exhibition sexuelle. - -

Amina Sboui disait avoir été victime d'une agression début juillet. Soupçonnée d'avoir menti, elle sera jugée en octobre pour "dénonciation mensongère", a indiqué son avocat.

Amina Sboui a-t-elle été agressée par des islamistes, dans la nuit du 6 au 7 juillet? La police semble avoir des doutes sur sa version. A tel point que l'ex-Femen a été placée en garde à vue mardi pour "dénonciation d'un délit imaginaire", selon une information de 20 minutes. Laissée en liberté quelques heures plus tard, elle sera jugée en octobre à Paris pour "dénonciation mensongère", a indiqué son avocat.

L'ancienne membre des Femen avait porté plainte le 7 juillet, affirmant avoir été agressée la veille à Paris par cinq "islamistes" qui, selon ses dires, avaient entrepris de lui raser les cheveux et les sourcils. Son avocat, Maître Martin Pradel, a assuré que sa cliente maintenait sa version des faits.

L'avocat d'Amina Sboui se dit "sidéré"

La militante féministe avait affirmé avoir été tirée du métro parisien, au petit matin, par un homme qui l'avait ensuite conduite dans la rue, près de la place de Clichy. Là, un petit groupe "d'islamistes" l'avait insultée et avait menacé de la violer tout en commençant à la raser avant de la lâcher, avait-elle raconté.

"Comme la vidéosurveillance ne permet pas de recouper sa dénonciation et qu'elle a dit que manifestement, son agression avait été filmée, les policiers en déduisent qu'elle a fantasmé la scène. C'est sidérant", a-t-il affirmé.

Selon lui, sa cliente a gardé le silence durant sa garde à vue, "car les policiers ne jouent pas la transparence. Ils ne veulent pas lui dire de quels éléments ils disposent pour la poursuivre". "Quel intérêt aurait-elle à inventer cette agression et à dire qu'elle a été filmée par la vidéosurveillance?", a aussi demandé l'avocat.

Amina Seboui avait fait deux mois et demi de détention provisoire en Tunisie en 2013 pour avoir peint le mot "Femen" sur le muret d'un cimetière de Kairouan (150 kilomètres au sud de Tunis) afin de dénoncer la tenue d'un rassemblement salafiste. Après avoir reçu des marques de soutien des autres Femen, elle avait décidé de quitter ce mouvement féministe en dénonçant son "islamophobie".

A. K. avec AFP