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Police-Justice

Agression des surveillants à la prison d'Osny: le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête 

Dimanche deux surveillants ont été violemment agressés par un détenu de l'unité dédiée de la maison d'arrêt d'Osny, dans le Val-d'Oise. Les syndicats parlent d'acte terroriste tant par la méthode que par le profil de l'agresseur.

Le parquet antiterroriste s'est saisi lundi de l'enquête concernant l'agression des surveillants menée par un détenu radicalisé, à la maison d'arrêt d'Osny. Dimanche, deux surveillants pénitentiaires de cette prison du Val-d'Oise ont été blessés, dont l'un grièvement à la gorge et au thorax. "C'est un acte terroriste, c'est un attentat qui a eu lieu dans la prison d'Osny", affirme haut et fort Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA.

Un dessin avec le sang du surveillant

Selon les informations de BFMTV, l'agression s'est produite au moment de la promenade des détenus placés dans l'unité dédiée pour lutter contre la radicalisation. Le détenu a d'abord caché son arme, d'une trentaine de centimètres et très affûtée, sous un serviette. Au moment où le surveillant a demandé au prisonnier de la ranger, il s'est jeté sur lui et lui a transpercé la gorge ainsi que le thorax, la lame est passé à 2 millimètres de la carotide, 3 du poumon. Un collègue est alors venu lui porter secours. Blessé à son tour, il a pu se mettre à l'abri avec l'autre surveillant. Hospitalisés, leurs jours ne sont plus en danger.

"Les éléments que l’on a aujourd’hui rassemblés constituent pour nous toutes les preuves nécessaires pour que l’on puisse parler d’un acte terroriste", insiste le syndicaliste détaillant le moment, après l'agression, où le détenu "a pris le sang du surveillant pour dessiner un coeur sur la porte d'une cellule, avant de lever un doigt au ciel puis de s'agenouiller pour prier". La piste terroriste pourrait être confortée par le fait que l'agresseur connaissait Larossi Abballa, le jihadiste qui a tué deux policiers à Magnanville et qui a appelé, dans une vidéo, au meurtre de surveillants pénitentiaires."

"300 terroristes incarcérés"

Pour neutraliser le détenu de 24 ans, les renforts ont fait usage de tirs de balle en caoutchouc. Il a été transporté à l'hôpital puis placé en garde à vue pour tentative d'homicide volontaire. Mais Jean-François Forget craint que ce genre d'agressions se reproduisent de plus en plus. "Il y a plus de 300 terroristes incarcérés dans nos prisons, sans conditions particulières de sécurité, sauf un (Salah Abdeslam, NDLR), et il y a plus d’un millier de détenus qui sont en voie de radicalisation", dénonce-t-il.

Avant de poursuivre: "Si des dispositions ne sont pas prises dans les heures qui viennent on peut penser qu’on aura d’autres actes dans d’autres prisons."

Pour lui, il faut cesser avec "le cocooning de ces détenus" radicalisés. Sur l'enveloppe allouée à la déradicalisation en prison, une trop grande partie servirait à "occuper l'oisiveté" des prisonniers en leur proposant des cours d'escrime ou des séances de kinésithérapie. Depuis lundi matin, le personnel pénitentiaire d'Osny a obtenu que les mouvements à l'étage de l'unité dédié se fasse détenu par détenu. "Souhaitons que cette mesure soit pérenne", conclut Jean-François Forget.

J.C. avec Alexandra Gonzalez et David Couloume