Affaire Griveaux: où en sont les gardes à vue de Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo?

La mesure de privation de liberté à l’encontre de Piotr Pavlenski et d’Alexandra de Taddeo touche bientôt à sa fin. Tous deux sont en garde à vue depuis samedi après-midi pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "diffusion sans l'accord de la personne d'images à caractère sexuel", dans le cadre de l'enquête ouverte le même jour à la suite du dépôt d'une plainte contre X de Benjamin Griveaux. Leur garde à vue, qui a été prolongée dimanche en fin de journée, devrait prendre fin ce lundi après-midi.
48 heures de garde à vue
Depuis bientôt 48 heures, l'artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne sont entendus par la police judiciaire qui doit tirer au clair plusieurs éléments: Alexandra de Taddeo a-t-elle transmis volontairement ces vidéos à Piotr Pavlenski? Etait-ce un acte prémédité? Son téléphone aurait-il pu être piraté?
L’artiste russe, réfugié politique en France depuis 2017, a quant à lui reconnu dès vendredi être à l'origine de la mise en ligne desdites vidéos, assurant vouloir dénoncer l'"hypocrisie" de Benjamin Griveaux. L’ex-candidat à la mairie de Paris "a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris. Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles", a affirmé Piotr Pavlenski.
Cette justification est "grotesque", a répondu samedi soir l'avocat de Benjamin Griveaux, Me Richard Malka. "J'ai rarement vu personnalité plus cynique. On est dans une imposture absolue, avec des pseudo-artistes qui considèrent qu'ils sont dans une dictature et donnent des leçons de morale", a-t-il déclaré sur LCI, faisant part de ses doutes sur le fait que le contestataire russe soit le seul responsable de la diffusion des vidéos. "Clairement, je ne crois pas du tout qu'il ait agi tout seul."
"Atteinte aux droits de la défense gravissime"
L'avocat et essayiste Juan Branco, qui dit avoir "conseillé" Piotr Pavlenski sur les vidéos à l'origine du retrait de Benjamin Griveaux, a dénoncé le fait de ne pas pouvoir être désigné comme son avocat dans la procédure. Il affirme que le parquet est à l’origine de cet obstacle – une accusation surprenante étant donné que le parquet ne détient pas le pouvoir d'écarter un avocat d'une affaire.
"Il s'oppose à ce que je représente mon client. Il s'agit d'une atteinte aux droits de la défense inédite, gravissime", a expliqué Juan Branco à sa sortie des locaux de la police judiciaire.
Ce lundi matin, il a réaffirmé sur notre antenne que Piotr Pavlenski était "emprisonné" depuis "36 heures (…) sans avoir accès à un avocat". Effaré par la situation qu’il décrit, Juan Branco assure avoir rendez-vous ce lundi à 11 heures avec le bâtonnier de Paris pour contester sa mise à l’écart du dossier.