Affaire "Doualemn": un nouveau recours de l'influenceur algérien rejeté, mais son expulsion ne sera pas immédiate

L'influenceur algérien "Doualemn" à son arrivée au tribunal de Montpellier le 24 février 2025 - Sylvain THOMAS © 2019 AFP
Le Conseil d'État a tranché. La plus haute juridiction de l'ordre administratif "a rejeté le référé-liberté de "Doualemn" contre son deuxième arrêté d'expulsion", annoncent Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, les deux avocates de l'influenceur algérien, dans un communiqué de presse consulté ce mardi 8 avril par BFMTV.
Selon la décision du Conseil d'État, également consultée par BFMTV, l'arrêté d'expulsion pris par le ministère de l'Intérieur "ne porte pas d'atteinte grave et manifestement illégale à sa vie privée et familiale".
"Il s'agit d'un tournant répressif très grave; une personne étrangère régulière pendant 15 ans peut être expulsée pour des propos isolés", condamnent les deux avocates. "Notre client subit les conséquences des lois xénophobes de ces dernières années. Le ministre de l'Intérieur a toute latitude pour choisir ses cibles, créer des contextes anxiogènes et réprimer", ajoutent-elles.
Cette décision ne signifie cependant pas que l'influenceur algérien sera immédiatement expulsé. En effet, la France attend toujours un laissez-passer consulaire de la part de l'Algérie pour "Doualemn" et que les discussions aboutissent à ce sujet avant de mettre en œuvre cette expulsion. Le but étant probablement d'éviter un nouvel aller-retour de l'influenceur.
"Nous ne nous arrêterons pas là"
"Nous ne nous arrêterons pas là", préviennent Marie David-Bellouard et Julie Gonidec. "Le recours au fond sollicitant l'annulation de l'arrêté d'expulsion est toujours en cours."
Début janvier, "Doualemn", suivi par quelque 138.000 personnes sur TikTok, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une "sévère correction" à un opposant au pouvoir en Algérie. Il avait été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour "provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit", pour cette diffusion.
Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l'Algérie. Mais les autorités algériennes l'avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.
Depuis le 20 mars dernier, date de l'audience sur sa demande, l'influenceur se trouve au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. Ses avocats avaient déjà contesté ce nouvel arrêté d'expulsion dans le cadre d'un référé-liberté devant le tribunal administratif de Paris, mais ce dernier avait été rejeté par ordonnance le 25 mars 2025.