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Police-Justice

Affaire Bygmalion: Jérôme Lavrilleux au pôle financier pour être entendu par les juges

Jérôme Lavrilleux au Parlement européen en juillet 2014.

Jérôme Lavrilleux au Parlement européen en juillet 2014. - Patrick Hertzog - AFP

Jérôme Lavrilleux, personnage central de l'affaire Bygmalion, est arrivé lundi au pôle financier, à Paris, pour être entendu par les juges dans l'enquête sur des fausses factures durant la présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy, dite affaire Bygmalion.

Le 26 mai 2014, Jérôme Lavrilleux avait révélé, à la suite de l'avocat de Bygmalion, le recours à un système de fausses factures pour imputer des dépenses à l'UMP alors qu'elles correspondaient en fait à des meetings de la campagne présidentielle.

Sur le plateau de BFMTV, la gorge nouée, il avait concédé "un dérapage sur le nombre" de meetings, parlant d'"un train qui filait à toute vitesse". Une confession en forme de contre-attaque, car à l'époque les regards se tournaient vers le patron de l'UMP Jean-François Copé, accusé d'avoir favorisé Bygmalion, la société de communication fondée par ses proches.

Les finances de la campagne? "Pas son rôle"

Le but aurait été de falsifier le compte de campagne afin qu'il reste dans les limites autorisées (22,5 millions d'euros) et ne soit pas rejeté, ce qui a quand même été le cas.

En garde à vue en juin 2014, il a réfuté le rôle de donneur d'ordre. Les fausses factures? Il en avait été simplement informé après une réunion à l'UMP, postérieure à la défaite de Nicolas Sarkozy. Les finances de la campagne ? Ce n'était pas son rôle.

Des dirigeants de Bygmalion situent eux la prise de décision fin mars-début avril, soit plusieurs semaines avant le premier tour, et prêtent à Jérôme Lavrilleux l'un des premiers rôles.

18 millions d'euros pour des meetings

Les enquêteurs, qui ont saisi la comptabilité de Bygmalion et de l'UMP, estiment que les fausses factures, imputées à l'UMP au titre de conventions politiques fictives, représentent 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings.

Les juges d'instruction pourraient décider de la mise en examen ou le placement sous le statut de témoin assisté de Jérôme Lavrilleux, selon une source du dossier.

la rédaction avec AFP