Affaire Benalla: le cache-cache entre les enquêteurs et sa compagne

Alexandre Benalla aux côtés d'Emmanuel Macron lors du Salon de l'Agriculture, à Paris, le 24 février 2018. - Stéphane Mahe - AFP
Alexandre Benalla aurait dû épouser sa compagne Myriam à la fin du mois de juillet. Mais le 20 juillet, ce projet a dû être reporté in extremis, et pour cause: le jeune conseiller d'Emmanuel Macron venait d'être placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire, pour avoir violemment interpellé un couple lors de la manifestation du 1er-Mai, à Paris. Pour son enquête, la police va chercher à interroger Myriam. Mais ses tentatives pour retrouver la concubine d'Alexandre Benalla vont rester lettre morte, rapporte Le Parisien.
Benalla peu coopératif
Dès le début de sa garde à vue, Alexandre Benalla se montre très peu coopératif dès lors qu'il s'agit de sa compagne, commençant par refuser de dire où elle se trouve, ou de fournir ses coordonnées. Objectif de cette attitude: "la protéger", assure alors le gardé à vue.
"Ma femme, à cette heure, est certainement partie à l'étranger se reposer et fuir les journalistes avec notre bébé", auquel elle vient de donner naissance, lance-t-il encore aux enquêteurs.
Problème: la jeune femme de 32 ans est la seule personne à détenir les clés de l'appartement du couple, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), aux dires d'Alexandre Benalla.
Un témoin privilégié
Les policiers se rendent alors sur place le 20 juillet au soir, dans le but de perquisitionner l'appartement du jeune couple. Ils tentent de forcer la porte mais en vain, cette dernière étant équipée d'un système d'inviolabilité. Ils repartent bredouilles, après avoir déposé des scellés, raconte toujours Le Parisien. Le lendemain, les policiers reviennent, accompagnés cette fois-ci d'un serrurier, qui parvient à ouvrir la porte.
C'est à ce moment précis que les policiers découvrent qu'un coffre-fort à disparu. C'est là notamment qu'Alexandre Benalla rangeait ses armes. Mais impossible pour les enquêteurs de savoir si ce fameux coffre ne contenait pas d'autres éléments utiles à l'enquête.
Face à ce malentendu, Alexandre Benalla a déclaré aux juges: "Le 19 juillet, ma femme m'a appelé pour me dire qu'il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J'ai demandé à un ami d'aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes."
Mais sa compagne apparaît alors comme un témoin privilégié dans la disparition mystérieuse du coffre.
Géolocalisée dans le 16e arrondissement
C'est en revenant de cette perquisition que les enquêteurs sortent le grand jeu pour retrouver la trace de Myriam, en utilisant tous les moyens possibles: réquisitions bancaires, fichiers de police, identification de sa voiture, étude des PV, et même interrogation des fichiers des aéroports, dans le cas où la jeune femme serait effectivement partie. Mais les policiers ne découvrent rien.
C'est finalement grâce à la géolocalisation qu'ils parviendront à retrouver sa trace... dans le 16e arrondissement de la capitale. Parallèlement, les policiers la contactent par le biais de son adresse mail, obtenue grâce à la mairie d'Issy-les-Moulineaux.
Pendant sa garde à vue, Alexandre Benalla ne cachera pas son agacement face à cet acharnement des policiers pour retrouver sa compagne.
"Je m’interroge sur l’opportunité de faire des recherches sur ma femme qui n’a rien à voir dans toute cette histoire. Elle est déjà assez chamboulée", déclarera-t-il. A l'heure actuelle, Myriam n'a toujours pas été entendue.