BFMTV
TV

Audiences en berne, colère d'un des co-créateurs... Bilan mitigé pour le retour d'"Intervilles"

Nouvelle affiche du jeu "Intervilles" qui fera son retour le 3 juillet 2025 sur France 2.

Nouvelle affiche du jeu "Intervilles" qui fera son retour le 3 juillet 2025 sur France 2. - France 2

Présenté comme l’un des rendez-vous télé de l’été, Intervilles tire déjà sa révérence ce jeudi 25 juillet sur France 2. Malgré un retour très attendu, le jeu culte porté par Nagui n’a pas totalement convaincu, entre élan nostalgique et accueil en demi-teinte.

Annoncé comme l’un des rendez-vous de l’été à la télévision, Intervilles s’apprête à tirer sa révérence ce jeudi 25 juillet sur France 2 à l'issue d'une grande finale, qui verra s’affronter Saint-Amand-les-Eaux (Nord), Coulanges-lès-Nevers (Nièvre) et Gap (Hautes-Alpes). Une quatrième et dernière émission qui vient clotûrer un mois d'antenne... et des audiences en chute libre.

Car, malgré plus de 10 ans d’absence à l'antenne, le retour de ce jeu culte porté cette fois par Nagui, Bruno Guillon, Magali Ripoll, Valérie Bègue, Yoann Riou et Camille Cerf n'a pas su séduire les télespectateurs.

La recette était là pourtant: épreuves toujours plus loufoques, ambiance bon enfant, retour des vachettes (sous forme de mascottes). Mais cette nouvelle version n’a malheureusement pas vraiment réussi à retrouver son éclat d'antan.

Un bon démarrage suivi d'une baisse d'audience

Présenté comme l’un des paris forts de France Télévisions lors de sa conférence de rentrée, Intervilles faisait figure de programme phare pour le groupe, dans la lignée d’autres recyclages télévisées à succès comme Le Bigdil ou Le Juste Prix.

Pour maximiser l'engouement autour de ce retour, France 2 avait donc lancé dès le mois de mars sa communication, principalement axée sur la nostalgie du programme, avec un premier teaser diffusé pendant le match France-Écosse du Tournoi des Six Nations.

Sur les réseaux sociaux, la mécanique était la même: effet madeleine de Proust garanti avec, notamment, la révélation de la nouvelle mascotte, la vachette Topa, via Instagram.

Et le pari semblait bien parti pour France Télévisions: le premier épisode d'Intervilles, diffusé le 3 juillet, qui voyait s'affronter Beauvais et Coulanges-lès-Nevers, a réussi à séduire 3.35 millions de téléspectateurs, soit 22% de part d’audience. Un très bon score confortant la chaîne dans son choix de relancer le programme.

Une nouvelle version critiquée par les internautes

Mais très vite, l’enthousiasme est retombé. Dès le deuxième épisode, diffusé le 10 juillet, opposant Gap à Bourgoin-Jallieu, les audiences ont chuté à 2,41 millions de téléspectateurs. Une semaine plus tard, les télespectateurs n’étaient plus que 2 millions devant leurs postes pour assister au duel entre Wallers-Arenberg et Saint-Amand-les-Eaux.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux téléspectateurs pointent du doigt un manque de rythme dans les épreuves, un trop grand nombre d'animateurs, "qui parlent en même temps" ainsi que des décors "cheap" bien loin des arènes historiques de l'émission d'origine.

"Le son est catastrophique. La prod est cheap. Nagui totalement livide. Les animateurs (qui pour certaines n’en sont pas) manquent de cohésion. Aucune explication des règles / pas de conducteur clair. C’est mauvais", écrit un internaute sur X.

"C'est vraiment nul. Aucune ambiance, des animateurs nuls, trop de gens qui parlent en même temps rendant le tout inaudible, un terrain de jeu minuscule. Une cata", abonde un autre.

"L''Intervilles' de Nagui, ce n’est plus 'Intervilles'"

Cette nouvelle version a même provoqué l'ire d'un des co-créateurs du jeu d'origine, Claude Savarit. Dans les colonnes du journal Nice Matin, l'homme à qui l'on doit le concept de plusieurs autres émissions cultes - La chasse au trésor, Jeux sans frontières, L’or à l’appel - s'est insurgé à l'issue du visionnage du premier épisode d'Intervilles.

"C’est scandaleux de voir ce qu’ils en ont fait. L’'Intervilles' de Nagui, ce n’est plus 'Intervilles'!", assure Claude Savarit, indiquant qu'il "ferai bien un procès à Banijay (société qui détient les droits du programme, ndlr) pour qu’ils n’utilisent plus le nom" du jeu qu'il a imaginé.

"Ils n’ont même pas violé les règles, ils les ont ignorées. Ils n’ont aucune idée de comment ça fonctionne et de la mise en scène. Ils se trompent en tout. Il n’y a rien. C’est honteux", poursuit-il.

Claude Savarit pointe notamment le "faible niveau d’imagination" de Nagui et de son équipe dans le développement des nouvelles épreuves, qu'il qualifie de "petits jeux de plage".

"Voir des équipes ramasser des nounours, ce n’est pas sérieux. Pourquoi on s’exciterait pour des pauvretés pareilles? Nous, quand un jeu ne fonctionnait pas, on le jetait à la poubelle avant de le mettre à l’antenne. Ils ont passé l’émission à la moulinette. On se moque vraiment des téléspectateurs! C’est tellement décevant", affirme-t-il.

Nagui "rêve" d'une saison 2

Alors que la grande finale est diffusée ce jeudi soir, tout semble donc indiquer qu’Intervilles ne rempilera pas pour une seconde saison. Pourtant, son présentateur Nagui refuse de céder complètement au pessimisme.

Interrogé par Le Parisien, l’animateur dit avoir "été comblé par le super boulot de toutes les équipes", saluant le défi logistique que représentait le tournage en direct et en extérieur de l'émission, de ville en ville.

"Ce n’est pas évident de déplacer un tel cirque chaque semaine. 'Intervilles', c’est du flux tendu. Ça se joue à la seconde, sans possibilité de deuxième prise. On est loin du confort des studios de télé parisiens", précise-t-il.

Quant à l’avenir du programme, Nagui confie "rêver" d'une deuxième saison, mais reste lucide: "ça ne dépend pas de moi". Reste à voir si la nostalgie suffira à faire oublier les critiques ou si la vachette Topa est bel et bien condamnée à faire ses adieux au public dès ce jeudi soir.

Carla Loridan