Visite officielle d'Emmanuel Macron à Windsor: a-t-on le droit de toucher le roi?

Le roi Charles et la reine Camilla reçoivent pendant tois jours Emmanuel et Brigitte Macron, pour une visite d'Etat très codifiée, mais qui témoigne de la chaleur des relations entre le souverain et le président.

Emmanuel Macron vient d'entamer ce mardi sa première visite d'État au Royaume-Uni. Une visite, qui vise à renforcer les liens entre la France et son voisin britannique, un peu moins de deux ans après la venue du roi Charles III en France. Et une visite, comme il se doit, entourée d'un protocole très précis.

Mais si de nombreux interdits réels ou supposés et autant de faux-pas potentiels entouraient la personne de la reine Elizabeth II, le roi Charles et la reine Camilla semblent plus enclins à faire fi de ce protocole.

En témoignent ce mardi, les échanges naturels et conviviaux malgré un protocole réglé au millimètre, entre le roi Charles et le président Macron, qui se sont déjà vus à plusieurs reprises ces dernières années et entretiennent une relation chaleureuse.

Bise peu protocolaire

Les deux hommes se sont serré la main, et Emmanuel Macron a, pendant cette poignée de mains, saisi le coude de son interlocuteur qui n'a pas semblé s'en offusquer. Beaucoup plus tactile que sa mère, le roi Charles n'hésite pas à serrer les mains qui se tendent vers lui, ou même à se laisser embrasser lors de bains de foule, dont il semble raffoler depuis le début de son règne en septembre 2022.

Le roi Charles faisant le baise-main à Brigitte Macron, le 8 juillet 2025 à Windsor. © DOMINIQUE JACOVIDES / POOL / AFP

À leurs côtés, leurs épouses - Brigitte, vêtue d'une robe blanche, et la reine Camilla dans une tenue vert vif et d'un chapeau assorti - ont semblé très à l'aise. Elles se sont fait une bise peu protocolaire, dans ce qui semble être devenue une habitude pour les deux femmes. Il faut dire qu'elles se connaissent bien.

"Pas de code de conduite obligatoire"

Camilla et Brigitte ont disputé un "match" de tennis de table amical lors de la visite d'Etat du roi Charles en France en septembre 2023. Et les deux femmes, que lie un même amour pour la littérature ont également remis en décembre 2024 le prix de l'Entente littéraire célébrant l'Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni.

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Il n'est cependant pas interdit de toucher le monarque. Du moins rien ne le stipule sur le site officiel de la monarchie britannique. "Le roi et la reine rencontrent des milliers de personnes chaque année au Royaume-Uni et à l'étranger. Avant de rencontrer Leurs Majestés, nombreux sont ceux qui demandent comment elles doivent se comporter. La réponse est simple: il n'y a pas de code de conduite obligatoire, il suffit de faire preuve de courtoisie."

Si vraiment vous insistez pour respecter les formes traditionnelles de salutation, vous pouvez incliner la tête pour les hommes et faire une petite révérence pour les femmes, ou tout simplement serrer la main, précise encore le site.

"Pas touche"

"Sur cette question de ne pas toucher la reine, ce qui m'a toujours frappé, lorsque j'ai eu l'occasion d'accompagner la reine Elizabeth II, c'est qu'elle était d'assez petite taille, assez menue", nous expliquait l’ancien chef du protocole de la République française, Laurent Stefanini, à l'occasion de la visite de Charles III en France, en septembre 2023.

"Hors souvent dans les déplacements officiels, il y a une foule, tout le monde veut s'approcher de la reine, ce qu'elle voulait c'est ne pas être étouffée. Ce n'est pas tant une question de protocole qu'une question de commodité", soulignait-il.

Pourtant, lorsqu'en 2004, Jacques Chirac avait malencontreusement frôlé le dos de la reine de la main, le Daily Mail en avait fait un article titré "Hands off!" (pas touche).

Et en 2017, le gouverneur du Canada avait dû se justifier d'avoir enfreint le protocole et touché le coude de la reine, qu'il craignait de voir tomber sur un tapis glissant.

Ces temps semblent cependant aujourd'hui largement révolus.

https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV