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Têtes couronnées

Charles opéré, Kate hospitalisée, William à son chevet... Qui va remplacer le roi pendant ce temps?

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Charles est au repos avant son opération de la prostate, Kate se remet d'une intervention chirurgicale et William est à son chevet. Qui remplit les fonctions royales en leur absence?

La situation est inédite. Deux membres de la famille royale, Charles III et la princesse de Galles, Kate, vont être hospitalisés en même temps. Le roi, âgé de 75 ans, a été photographié lundi 22 janvier dans sa résidence de Sandringham, dans l'est de l'Angleterre - le Sun affirme ce mardi que son épouse, la reine Camilla, lui a demandé de lever le pied en amont de son opération de la prostate.

Pendant ce temps, William, le prince de Galles, a lui aussi renoncé à plusieurs de ses engagements publics pour rester aux côtés de son épouse, "autant que possible". Mais qui est donc aux manettes pendant cette période? C'est le rôle des conseillers d'État.

"Dans le cas où le roi ne peut pas assumer ses fonctions officielles de souverain de manière temporaire pour cause de maladie ou d'absence à l'étranger, deux ou plusieurs conseillers d'État sont nommés par lettres patentes pour agir à la place de sa majesté", précise ainsi le site officiel de la monarchie britannique.

Andrew et Harry écartés

En vertu du Regency Act de 1937 et du Regency Act de 1953, qui statuent sur la régence, les conseillers d'État sont, en plus du consort du monarque, les quatre premières personnes dans l'ordre de succession au trône, âgées de plus de 21 ans, à l'exception de l'héritier présomptif qui peut exercer cette fonction dès l'âge de 18 ans.

Il s'agit, selon le site officiel de la monarchie britannique, de la reine Camilla, du prince de Galles, du duc de Sussex, du duc d'York et de la princesse Beatrice, fille aînée de ce dernier.

Sauf que Charles a manœuvré discrètement, peu après être devenu roi, pour écarter de son intérim son frère Andrew, duc d'York et son fils Harry, duc de Sussex, tous deux en retrait de la famille royale britannique.

Le prince Harry, qui vit en Californie, a coupé les ponts avec la famille royale. Le prince Andrew a pour sa part mis fin à ses engagements publics après avoir été éclaboussé par le scandale sexuel de l'affaire Epstein.

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S'ils restent conseillers d'État, ils ont été mis à l'écart en vertu d'une loi datant de fin 2022, passée alors relativement inaperçue, évoquée ce vendredi 19 janvier par The Times. Ils ne peuvent donc plus remplacer le roi.

"Cela signifie que tant qu'Andrew et Harry resteront sur la liste, ils ne seront pas sollicités par le roi", précise le Times.

Afin de clarifier la situation, la famille royale a précisé, dans le cadre d'une loi adoptée par le Parlement britannique en novembre 2022, que "seuls ses membres actifs" pouvaient "en pratique" agir comme conseillers d'État, même si les membres non actifs conservent ce titre. Cela écarte ainsi également la princesse Beatrice, qui n'est pas un membre actif de la famille royale.

Anne et Edward nommés

La loi adoptée fin 2022, la "Counsellors of State Act 2022", indique que Charles III a décidé d'accorder la fonction de "conseiller d'État" à sa sœur la princesse Anne et à son frère Edward, duc d'Edimbourg. La princesse Anne, fille de la reine Elizabeth II, n'est que 16e dans l'ordre de succession du trône britannique et Edward, le plus jeune de la fratrie, est 13e.

Si Anne et Edward doivent rester conseillers d'État toute leur vie, Andrew, Harry et Beatrice disparaîtront de la liste des conseillers d'État, lorsque George (10 ans), Charlotte (8 ans) et Louis (5 ans), les enfants de William, qui les précèdent dans l'ordre de succession, auront 21 ans.

Buckingham Palace a toutefois tenu à préciser que le roi n'aurait pas besoin de faire appel à ses conseillers d'État pour le remplacer la semaine prochaine, lorsqu'il subira une intervention pour une hypertrophie bénigne de la prostate.

"Un plan B"

Pourtant, selon Craig Prescott, professeur de droit constitutionnel cité par le Times, mieux vaut anticiper d'éventuelles complications.

"Si le roi subit une anesthésie générale, il est toujours bon d'avoir un plan B", estime-til. "Cela ne demande pas beaucoup d'efforts de rédiger une lettre patente, qui serait nécessaire pour nommer les conseillers, mais le roi devrait le faire par précaution".

La signature royale pouvant être nécessaire pour un projet de loi, les conseillers d'État pourraient être sollicités si l'hospitalisation de Charles devait se prolonger plus longtemps que prévu.

Certaines fonctions royales ne peuvent cependant pas être déléguées, telles que la dissolution du parlement - à moins que le roi ne l'ait expressément demandé dans une lettre patente - les affaires liées au Commonwealth, la nomination de parlementaires ou la nomination du Premier ministre.

Le roi Charles a lui même été très longtemps conseiller d'État de sa mère, la reine Elizabeth II. Devenu conseiller d'État à 18 ans, en 1966, il a tenu ce rôle pour la première fois en juin 1967, alors que la reine était en visite officielle au Canada.

Magali Rangin
https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV