Pass Culture: Rachida Dati assure que la demande d'éligibilité du Puy du fou va être "examinée"

La ministre de la Culture Rachida Dati à Matignon le 23 septembre 2024 - Ian Langsdon
Le Puy du Fou sera-t-il éligible au Pass Culture? Interpellée sur le sujet vendredi 17 janvier au Sénat par le sénateur LR Max Brisson, la ministre de la Culture Rachida Dati a assuré que la question serait de nouveau examinée.
"Il y a des spectacles qui sont écartés un peu d'office", a lancé la ministre. "Ça va être le sujet du comité stratégique, que je souhaite totalement refonder. La défenseure des droits a fait beaucoup de recommandations justement sur une population très éloignée de la culture."
La ministre a ainsi estimé que le comité stratégique manquait de diversité.
"Et si vous pensez à un spectacle en particulier, effectivement il y a eu une demande en 2024. On leur a demandé de préciser et c'est vrai que mon ministère ne leur a pas répondu à la deuxième réponse. Je tiens à ce qu'on leur réponde - sans anticiper la réponse - et qu'ils deviennent éligibles au Pass Culture, sur la part individuelle notamment."
Mais, il faudrait alors modifier les règles du dispositif. Car si le spectacle vivant, comme la danse, les comédies musicales ou le théâtre, sont bien éligibles au Pass culture, les parcs d'attractions comme le Puy du Fou, qui se félicite en page d'accueil de son site d'être "le meilleur parc d'attractions du monde", ne le sont pas.
C'est d'ailleurs ce qu'a répondu le président du Pass Culture Sébastien Cavalier, auditionné par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale le 15 janvier dernier, interrogé sur cette question par la députée Rassemblement national Anne Sicard.
"Aujourd’hui, le Puy du Fou n’est pas effectivement sur le pass Culture, parce que c’est considéré comme un parc d’attractions, et les parcs d’attractions ne sont pas éligibles au pass Culture".
L'éligibilité du Puy du Fou, qui présente une vision déformée de l'histoire de France, dénoncée notamment par des historiens dans un livre intitulé Le Puy du Faux, est un thème cher aux élus du Rassemblement national. Le directeur du parc, Nicolas de Villiers, fils de son fondateur Philippe de Villiers, s'en est lui aussi indigné et a réclamé "que le Pass culture vienne faire un audit au Puy du fou".
"Objectif consumériste"
L'enveloppe du Pass culture a par ailleurs été réduite de 35 millions d'euros par le Sénat, contre l'avis du gouvernement, dans le cadre d'un nouveau coup de rabot de 50 millions d'euros au budget de la Culture.
"Je ne souhaite pas que cet outil devienne (...) un chèque qui ne servirait finalement qu'à entraîner un objectif consumériste", a déclaré Rachida Dati.
Parmi ses pistes: "la prise en compte des conditions de ressources" de la famille, une "part réservée au spectacle vivant", une offre mieux hiérarchisée, de "nouvelles fonctionnalités comme la géolocalisation" ou encore une meilleure articulation entre la part individuelle et la part collective gérée par les enseignants et financée par le ministère de l'Education nationale.
En décembre dernier, la Cour des Comptes avait épinglé le Pass culture sur son fonctionnement, mais aussi sur son impact, jugé limité malgré un coût de 244 millions d'euros par an. Le dispositif, qui accorde aux jeunes de 15 à 18 ans 300 euros pour leurs achats culturels, a été lancé il y a quatre ans par le gouvernement après une promesse d'Emmanuel Macron afin de favoriser l’accès à la culture pour les jeunes et encourager la diversité des pratiques culturelles.