"Une séance de psy en 6 épisodes": comment "Bref" version 2025 bouleverse les téléspectateurs

C'est le succès surprise de ce début d'année. Bref 2, suite du programme court diffusé sur Canal+ il y a plus de dix ans, fait un carton sur Disney+ depuis sa sortie le 14 février. Avec un impact émotionnel et psychologique étonnant sur les téléspectateurs.
Si le géant du streaming ne dévoile pas de chiffres de visionnage, on sait que Bref 2 était la série la plus regardée de la plateforme il y a trois semaines. Et les réactions sur les réseaux sociaux témoignent d'un visionnage intense: "Une série qui remet en question absolument tout ce qu'on a pu faire depuis toute notre vie", "Un trop-plein d'introspection qui nous ouvre les yeux sur les hauts et les bas de la vie", "On est passés du gag d'internet à une séance de psy en 6 épisodes", peut-on notamment lire sur X (ex-Twitter).
Bref a effectivement changé de format: si la première saison était un programme court - chaque épisode durait environ deux minutes -, cette nouvelle salve est constituée de six épisodes d'une demi-heure. Aux commandes de la série, avec Bruno Muschio: Kyan Khojandi, créateur et acteur principal de la saison 1. On retrouve son personnage dix ans plus tard, à l'aube de la quarantaine, alors qu'il remet en question son parcours et ses choix de vie.
"Une série qui peut faire avancer"
Une situation qui permet aux créateurs de Bref d'explorer des thèmes qui touchent tout le monde, tels que l'âge, les relations amoureuses ou la parentalité. Harry Tordjman, producteur de Bref 2, est le premier à s'étonner de l'influence qu'a la série sur le public.
"Un (message) qui m'a surpris, c'est quelqu'un qui après avoir vu la série a démissionné, a décidé de vivre sa vie", évoque-t-il auprès de BFMTV.
"Ça, c'est vraiment très touchant", poursuit-il. "Il s'est dit: 'Je ne vais pas tourner en rond, être un Jean-Jacques, je vais avancer et vivre vraiment ma vie. Je vais la prendre à bras-le-corps, je ne vais pas la laisser défiler devant moi.' Ça me donne la chair de poule. Pour moi, en tant que producteur, il n'y a rien de plus puissant qu'une série qui peut faire du bien et faire avancer."
Une réplique déjà culte
Jean-Jacques, c'est un personnage de Bref 2 campé par Jean-Paul Rouve. Voisin du héros incarné par Kyan Khojandi, il est quitté par sa femme au moment de la coupe du monde de 1998. Anéanti, il met sa vie entre parenthèses. Avec un talent certain, les auteurs de Bref décrivent son parcours ainsi: "Il avait besoin de s'asseoir 30 secondes, il s'est assis 20 ans". Une phrase qui résonne tout particulièrement auprès des téléspectateurs.
"Ça me hante", note un utilisateur de X. "L'épisode 1 m'a mis KO", ajoute un autre.
Au point d'en inciter certains à consulter un psy et d'évoquer la série en séance, comme en témoigne Harry Tordjman: "On a un nombre de psy, psychologues, psychanalystes qui nous disent à quel point ça parle de la série en séance. On ne pensait pas que ça allait avoir un impact aussi puissant de ce point de vue-là".
"Moi-même, j'en parle avec mes patients et je leur propose de regarder", confie à BFMTV la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum. "Parce que cette série aborde hyper finement des notions de psychologie. L'autosabotage, par exemple: le fait que quand on te propose quelque chose, tu dis 'Je vais réfléchir', et finalement ça pousse à l'inertie; je vais réfléchir 30 secondes et, finalement, je ne fais rien pendant 20 ans."
Un succès bientôt international
"Il y a aussi quelque chose de très intéressant: c'est la façon dont on est conditionné par l'éducation qu'on a reçue et par nos parents", poursuit la spécialiste. "Le papa qui veut absolument que son fils saute du plongeoir à la piscine, le fils qui n'y arrive pas, et ça fait un petit garçon qui plus tard aura toujours l'impression d'avoir déçu son papa. Ça crée des difficultés d'estime de soi, de confiance en soi."
Et Bref s'apprête à bousculer les téléspectateurs du monde entier: Harry Tordjman a annoncé début mars dans le Parisien que face à son succès, la série sera lancée à l'international d'ici la fin du mois.