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Musique

Pour Bjork, "Spotify est probablement la pire chose qui soit arrivée aux musiciens"

Björk, le 8 juillet 2012

Björk, le 8 juillet 2012 - Malte Kristiansen - Scanpix Danmark - AFP

La chanteuse islandaise s'est emportée contre le géant suédois du streaming, qu'elle accuse d'avoir "changé toute une génération d'artistes".

Björk, comme beaucoup de musiciens, a des reproches à faire au modèle du streaming. Lors d'une interview au magazine suédois Dagens Nyheter, dans le cadre de la promotion de son concert Cornucopia diffusé sur Apple TV+, la chanteuse s'en est pris à Spotify et n'a pas mâché ses mots:

"Spotify est probablement la pire chose qui soit arrivée aux musiciens", a-t-elle déclaré, comme le relaie NME.

"La culture du streaming a changé une société tout entière, ainsi que toute une génération d'artistes", a poursuivi la superstar de 59 ans.

L'interprète de Jóga évoquait dans l'interview son projet de faire passer la production de nouvelles musiques avant les représentations scéniques. "La partie live est une partie importante de ce que je fais, et elle le sera toujours. Mais j'ai de la chance, car je n'ai plus besoin de faire de l'argent avec des tournées, ce que les jeunes musiciens sont souvent obligés de faire."

Modèle critiqué

Comme le rappelle Variety, l'économie du streaming fait débat dans le milieu de la musique: nombre d'artistes déplorent les revenus dérisoires que leur offrent les plateformes, ce qui les contraint à partir en tournées, vendre des produits dérivés ou mutliplier les partenariats avec des marques pour générer de l'argent. Et comme le note le site spécialisé, l'économie des tournées ne s'est pas toujours avérée fructueuse ces dernières années, avec des tickets vendus moins chers que prévu - occasionnant, de fait, un manque à gagner.

Ce n'est pas la première fois que Björk s'en prend à Spotify. En 2015, elle avait fait part de sa décision de ne pas diffuser son album Vulnicura sur la plateforme, comme le rapportait déjà NME. "Ça me semble tout simplement absurde", avait-elle déclaré. "Travailler sur quelque chose pendant deux à trois ans pour finalement dire: 'Voilà le résultat, et c'est gratuit'. Ce n'est pas une question d'argent; c'est une question de respect. De respect pour l'artisanat et pour la charge de travail déployée."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV