P. Diddy: une plainte classée sans suite parce qu'une plaignante refuse de lever son anonymat

La justice américaine avait exhorté la plaignante, qui accusait Diddy de viol, de porter à nouveau plainte en levant son anonymat, ce que cette dernière a refusé, par crainte des répercussions médiatiques.

Nouveau rebondissement dans l'affaire P. Diddy. Une plainte déposée anonymement accusant le producteur et rappeur de viol a été annulée par la justice car la plaignante n'a pas souhaité révéler son identité.

Comme le rapporte le média spécialisé Rolling Stones, le juge Lewis J. Liman - qui s'occupe également de l'affaire Blake Lively / Justin Baldoni - a décidé que les faits énoncés par cette victime, qui se faisait jusqu'alors appelée Jane Doe, nécessitaient qu'elle porte à nouveau plainte en levant son anonymat.

"Il y a beaucoup de crainte parmi les victimes"

"La gravité même des accusations, combinée au fait que la plaignante n'a présenté aucune preuve d'un préjudice spécifique et concret lié à la divulgation de son identité et au préjudice grave que subiraient les défendeurs en gardant cette identité confidentielle, compromet sa demande de procéder de manière anonyme", a indiqué le juge.

Dans sa plainte, déposée le 14 octobre 2024, Jane Doe accusait P.Diddy de l'avoir violée lors d'une fête organisée en 1995 à New York pour le tournage d'un clip du rappeur Notorious B.I.G.

Jane Doe avait jusqu'au 20 mars pour se manifester en son nom devant la justice mais la plaignante n'a finalement pas souhaité le faire par crainte des répercussions médiatiques.

"Cette femme a choisi de ne pas porter plainte et de ne pas se confronter au débat médiatique. Nous devons respecter ce choix", a affirmé son avocat, Tony Buzbee, auprès du média USA Today.

"Il y a beaucoup de crainte parmi les victimes. Ce sont des affaires difficiles et elles sont souvent traumatisantes pour celles et ceux qui choissisent de porter plainte", a ajouté l'avocat qui représente plus d'une centaine de victimes de P.Diddy.

Procès le 5 mai

Figure influente du hip-hop et de l'industrie musicale, Sean Combs, doit être jugé le 5 mai 2025 à Manhattan pour trafic à des fins d'exploitation sexuelle, extorsions et transport de personnes à des fins de prostitution, autant de charges pour lesquelles il a plaidé non-coupable, se disant innocent.

Accusé par la justice d'avoir mis son "empire" au service d'un système violent de trafic sexuel, le rappeur est également visé par les plaintes au civil de plus de 120 victimes présumées, dont plusieurs d'entre elles ont fait le choix de rester anonyme.

Depuis, ses avocats tentent à tout prix de démasquer les victimes en les obligeant à lever leur anonymat. Plusieurs plaignantes ont ainsi vu leurs plaintes rejetées par la justice tandis que d'autres ont décidé de réveler publiquement leur identité pour faire avancer leur dossier.

Carla Loridan