Mort de Brian Wilson: "Surfin USA", "Good Vibrations"... les cinq titres emblématiques du leader des Beach Boys

Brian WIlson le 4 novembre 2004 à Los Angeles. (Photo d'archive) - Karl Walter / Getty Images North America / Getty Images via AFP
Les Beach Boys, c'était (en grande partie) lui. Brian Wilson, mort à l'âge de 82 ans, était bien plus qu'un simple membre de la formation emblématique de la "surf music". En étant le principal compositeur des titres des Beach Boys, Wilson n'a pas seulement été le leader d'un groupe. Il est par la même occasion devenu l'un des musiciens les plus influents de la pop des années 1960 et, partant, des décennies qui ont suivi.
Son impact sur le cours de l'histoire de la musique aurait pu être encore plus important s'il n'avait souffert de lourds problèmes psychologiques. Ils l'amenèrent à passer plusieurs années cloué sur son lit ou à être interné des mois dans un hôpital psychiatrique. Ce qui n'a pas empêché sa musique de traverser ces épreuves, ainsi que celle du temps. Exemples à l'appui avec cinq de ses créations incontournables.
• Surfin' U.S.A. (1963)
"Si tout le monde avait un océan/À travers les États-Unis/Eh bien tout le monde ferait du surf/Comme en Californie". Extrait de l'album éponyme, le deuxième des Beach Boys, Surfin U.S.A. est une ode aux plages de la côte Ouest et aux meilleurs spots où chevaucher les vagues, de Redondo Beach à la Jolla. Un tube sur les meilleurs tubes, en somme.
Brian Wilson n'en est toutefois pas l'unique compositeur. Derrière Surfin' U.S.A., il y a aussi Chuck Berry, puisque la musique et la structure des paroles de la chanson des Beach Boys reprend celles de Sweet Little Sixteen, sortie cinq ans plus tôt.
• I Get Around, 1964
En 1964, les Beach Boys atteignent pour la première fois le sommet des charts américains avec I Get Around. La chanson, issue de l'album All Summer Long, met en lumière l'art des harmonies vocales du groupe tout en donnant avec ses paroles un aperçu de ce que signifie être un artiste avec tant de succès
Mike Love, autre membre des Beach Boys, sera également crédité sur ce titre au terme d'une bataille judiciaire qui se déroulera des décennies plus tard. D'après Brian Wilson, si contribution de Mike Love il y eut, elle s'est limitée au "Round round" du début. Ce qui n'est tout de même pas rien.
• Wouldn't It Be Nice, 1966
Souvent considéré comme l'un des meilleurs albums de l'histoire, Pet Sounds est le fruit indirect de la rivalité entre les Beach Boys et les Beatles. Secoué par les innovatiosn des "Fab Four" avec Rubber Soul, Brian Wilson se met en tête de concevoir un disque de plus haute volée encore. Le résultat sera à la hauteur des moyens déployés et de l'obsession de son chef d'orchestre.
Avant de faire partie des décennies plus tard de la BO de Good Morning England, le titre ouvrant les hostilités, Wouldn't It Be Nice, illustre le tournant que fait prendre Wilson et son collège d'écriture Tony Asher aux Beach Boys. La musique a beau conserver la légèreté des débuts, l'heure est à davantage de sérieux, avec des paroles mettent en scène un couple imaginant leur prochaine vie de mariés.
• God Only Knows, 1966
Il faut imaginer le single sortant aux États-Unis dans les bacs le 18 juillet 1966. La face A comporte Wouldn't It Be Nice et la face B comprend... God Only Knows. L'investissement dans le 45 tours était plus que rentable. Car avec God Only Knows, Brian Wilson atteint des sommets de complexité instrumentale empreinte d'une grande mélancolie. Le tout en moins de trois minutes chrono.
Le titre sera un modeste hit à l'échelle des Beach Boys. Son aura, elle, ne cessera de grandir, notamment à cause de Paul McCartney pour qui God Only Knows est tout simplement "la meilleure chanson jamais écrite". Sans partager complètement l'avis de McCartney, le magazine Rolling Stone a tout de même classé le titre en 11e position dans la dernière édition de son classement des 500 meilleurs chansons de l'histoire,
• Good Vibrations, 1966
L'enregistrement de Pet Sounds a nourri la légende de Brian Wilson. Good Vibrations, le single sortant l'année suivante, va encore asseoir sa réputation de personnage en quête d'une perfection inatteignable. En pleine période psychédélique et à l'heure où émergent contre-culture et flower power, Good Vibrations se veut une "symphonie de poche", comme Brian Wilson la décrit.
Les Beach Boys tirent partie de tout ce que des studios d'enregistrement peuvent leur offrir. Il faudra une vingtaine de sessions, s'étalant sur plus de sept mois, pour parvenir à la version finale. Good Vibrations deviendra à l'époque le single le plus cher jamais produit. Et le jeu en valait la chandelle: il sera le dernier grand tube des Beach Boys avec Brian Wilson.