"Mort sur le Nil", avec l'actrice israélienne Gal Gadot, interdit au Koweït

Détail de l'affiche de "Mort sur le Nil" - Disney
Le film américain Mort sur le Nil, adapté du roman d'Agatha Christie et mettant en scène l'actrice israélienne Gal Gadot, est interdit de diffusion au Koweït, ont indiqué dimanche les autorités du pays.
Une porte-parole du ministère koweïtien de l'Information, Anouar Mourad, a confirmé à l'AFP une information de la presse locale selon laquelle le film réalisé par Kenneth Branagh, qui sort prochainement dans plusieurs pays, ne sera pas autorisé dans les salles du Koweït, sans expliquer la raison de l'interdiction.
D'après le journal koweïtien Al-Qabas cette décision aurait été prise après des appels au boycott lancés sur les réseaux sociaux par des internautes, l'héroïne du film Gal Gadot ayant affiché son soutien à l'armée israélienne à l'été 2014, durant une offensive meurtrière d'Israël contre l'enclave palestinienne de Gaza.
Un message publié sur Facebook il y a huit ans
Au cours de cette guerre dévastatrice - ayant entraîné la mort d'au moins 2.251 Palestiniens, pour la plupart des civils, et fait 74 morts côté israélien, surtout des soldats - l'actrice de Wonder Woman avait salué sur Facebook l'armée israélienne et attaqué le Hamas au pouvoir à Gaza.
En soutien à la cause palestinienne, le Koweït refuse toujours la normalisation avec Israël, contrairement à plusieurs pays arabes de la région qui ont signé ces dernières années des accords avec l'État hébreu.
Entre relations normalisées et regain de tensions
Le 15 septembre 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn étaient devenus les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël, sous l'impulsion de Washington. Ces "accords d'Abraham" avaient également abouti à des pactes similaires avec le Maroc et le Soudan.
Ils ont été dénoncés par les Palestiniens comme une "trahison", la résolution du conflit israélo-palestinien étant longtemps restée une condition préalable à toute normalisation des relations des pays arabes avec Israël.
En mai 2021, le Koweït avait convoqué l'ambassadeur tchèque qui avait exprimé sur les réseaux sociaux son soutien à Israël lors des affrontements meurtriers entre l'État hébreu et le Hamas à Gaza. Ce dernier avait finalement présenté des excuses.
Ce n'est pas la premirèe fois que la nationalité de l'actrice fait obstacle à la diffusion de l'un de ses films. En 2017, le premier volet de Wonder Woman avait été interdit au Liban par le ministère de l'Intérieur, "sur la base d'une recommandation du bureau de boycottage d'Israël au sein de la Ligue arabe".