Gaza: l'Onu déplore la journée la plus sanglante depuis le début de "Bordure protectrice"

Près de 100 Palestiniens ont perdu la vie, ce dimanche, sur la bande de Gaza. - -
A la fin de chaque journée, le bilan quotidien du nombre de victimes est de plus en plus important. Et ce, des deux côtés du conflit. Plus de 120 Palestiniens sont morts dimanche dans le pilonnage par l'armée israélienne d'une banlieue de Gaza, faisant de cette journée la plus sanglante depuis le début des nouveaux affrontements israélo-palestiniens. Par ailleurs, au moins 13 soldats israéliens ont également été tués. Une première depuis des années.
Et le bilan devrait encore s'alourdir: lundi matin, les corps de 16 Palestiniens ont été retrouvés lundi matin dans les décombres d'une maison près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ils tués lors d'un raid aérien israélien mené dimanche soir. Ces décès portent à 501 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'opération israélienne dans la bande de Gaza le 8 juillet.
Une journée noire
Dimanche, dirigeants palestiniens et la Ligue arabe ont accusé Israël de commettre un "crime de guerre" en pilonnant le quartier de Chajaya, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-Moon, s'apprête à entamer une tournée dans la région pour tenter de mettre fin au conflit. Malgré les critiques, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou assure que le soutien international à son opération est "très fort".
Pour Tsahal, l'armée israélienne, il s'agit aussi d'une journée noire: avec 13 soldats de la brigade d'élite Golani tués, le bilan des militaires morts dans l'offensive monte à 18, un bilan jamais vu depuis la guerre du Liban en 2006. L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés.
Depuis hier soir, 13 combattants de la brigade Golani ont été tués en combattant les terroristes du Hamas.
— Tsahal-IDF (@Tsahal_IDF) 20 Juillet 2014
En outre, deux civils israéliens sont morts depuis le lancement le 8 juillet de l'opération "Bordure protectrice"."Nous savons que lors des combats il y a des pertes, et nous savons que notre devoir est d'accomplir nos missions. C'est ce qu'on fait et nous allons continuer", a déclaré le chef d'état-major de l'armée, Benny Gantz.
Les forces israéliennes ont fait cette annonce après une journée marquée par le pilonnage sanglant de Chajaya, située non loin de la frontière israélienne, qui a tué au moins 62 personnes, le bombardement le plus meurtrier depuis le conflit de 2008-2009 dans l'enclave palestinienne.
Un massacre à Chajaya
Et avec plus de 120 morts à travers la bande de Gaza, cette 13e journée de "Bordure protectrice" est devenue la plus meurtrière, après un samedi déjà particulièrement violent. A Chajaya, des scènes de carnage et de chaos ont eu lieu, tel cet homme éventré et à la tête arrachée. Beaucoup de maisons situées en première ligne, face aux chars, sont complètement détruites, et dans les rues s'amassent des cadavres, certains complètements carbonisés, qu'il faut ramasser rapidement.
"Le bombardement brutal et l'offensive terrestre à Chajaya sont des crimes de guerre contre les civils palestiniens et une escalade dangereuse qui pourrait avoir de lourdes conséquences", a dénoncé la Ligue arabe. Le gouvernement palestinien a condamné un "massacre atroce" et appelé la communauté internationale à "réagir immédiatement à ce crime de guerre".
Le Hamas "s'obstine", accuse Tsahal
"Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement", s'est justifié l'armée, "cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire". Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que l'opération militaire visant à détruire les tunnels creusés par le Hamas à Gaza pourrait s'achever "assez rapidement", sans toutefois fixer d'échéance.
Une fragile trêve humanitaire demandée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour évacuer les morts et les blessés de Chajaya a été rompue par intermittence dans l'après-midi.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pour sa part déclaré que le mouvement islamiste avait refusé la semaine dernière une proposition de cessez-le-feu, et qu'il s'est "obstiné à s'attirer l'acharnement" d'Israël. Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé dimanche soir sa "grave préoccupation devant le nombre croissant de victimes" du conflit à Gaza et réitéré son appel à "cesser immédiatement les hostilités".
435 morts et plus de 3.000 blessés
Au total l'offensive israélienne a fait au moins 501 morts Palestiniens et plus de 3.000 blessés, des civils pour l'essentiel, malgré les multiples appels de la communauté internationale à la retenue. L'ONU à Gaza accueille pour sa part 81.000 personnes.
Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009 dans l'enclave palestinienne, est le quatrième entre le Hamas et Israël en moins d'une décennie.
|||L'ESSENTIEL
• Dimanche a été la journée la plus meurtrière depuis le début de l'opération "Bordure protectrice".
• Plus de 120 Palestiniens sont morts, et 13 Israéliens.
• Le Conseil de sécurité de l'ONU déplore le lourd bilan et appelle à cesser le feu.
• Ban ki-Moon, s'apprête à entamer une tournée dans la région pour tenter de mettre fin au conflit.