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Cinéma

Francis Ford Coppola inquiet de l'arrivée de l'antivax Robert F. Kennedy Jr dans l'administration Trump

Le réalisateur américain Francis Ford Coppola fait un signe de la main lors d'un photocall pour le film "Megalopolis" lors de la 77e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 17 mai 2024

Le réalisateur américain Francis Ford Coppola fait un signe de la main lors d'un photocall pour le film "Megalopolis" lors de la 77e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 17 mai 2024 - Sameer Al-Doumy © 2019 AFP

Atteint de poliomyélite quand il était enfant, le cinéaste a exprimé ses inquiétudes face à la nomination de Robert F. Kennedy Jr, fervent opposant à la vaccination, au secrétariat à la Santé américain.

Le réalisateur Francis Ford Coppola a fait part de son inquiétude face à l'arrivée de Robert F. Kennedy Jr, adepte des théories du complot et fervent opposant à la vaccination, au secrétariat à la Santé de Donald Trump.

Dans un entretien au média américain Deadline, le cinéaste de 85 ans, qui a souffert de poliomyélite lorsqu'il était enfant, a notamment jugé "absurde" la volonté de Robert F. Kennedy Jr, de faire révoquer le vaccin contre cette maladie virale qui envahit le système nerveux et provoque des paralysies.

"Les gens ne comprennent pas les terribles effets de la polio, comme l'impossibilité de respirer et le fait de devoir être placé dans un poumon d'acier, l'incapacité de marcher ou la paralysie totale", assure le réalisateur qui a passé plus d'un an alité chez lui pour tenter de se remettre de cette maladie.

Francis Ford Coppola se souvient ainsi du jour où il a attrapé la poliomyélite. "J’ai été pris de fièvre. On m'a emmené à l'hôpital. Il y avait tellement d'enfants qu'il y avait des brancards empilés par trois ou quatre dans les couloirs parce qu'il y avait beaucoup plus d'enfants que de lits disponibles", détaille-t-il.

"Je me souviens des enfants dans les poumons d’acier dont on pouvait voir les visages sur les miroirs. Ils pleuraient tous avec leurs parents", ajoute le cinéaste.

"Faire marche arrière sur les vaccins est absurde"

Le président élu des États-Unis Donald Trump entend nommer Robert F. Kennedy Jr, neveu de l'ancien président des États-Unis assassiné en 1963, comme secrétaire à la Santé, l'équivalent d'un ministre, même si cette nomination doit encore être validée par le Sénat.

D'abord candidat à la présidentielle de novembre dernier avant de se rallier à Donald Trump, cet ancien avocat relaie régulièrement des théories complotistes, remettant notamment en cause l'efficacité des vaccins. Robert F. Kennedy Jr avait ainsi affirmé que l'autisme était "dû aux vaccins" et avait comparé la vaccination à un "holocauste".

Début décembre, le média américain CNN a également révélé que l'avocat de Robert F. Kennedy Jr, Aaron Siri, avait demandé à la Food and Drug Administration (FDA) de révoquer l'autorisation de mise sur le marché du vaccin contre la polio. Cette requête date de 2022 et aurait été émise au nom d'une association à but non lucratif remettant en cause l'utilité des vaccins, l'Informed Consent Action Network.

Une procédure "absurde" selon Francis Ford Coppola. "Il y a tant d'histoires sur le vaccin (contre la polio, NDLR), sur le nombre de vies qu'il a sauvées dans une épidémie qui ne faisait que s'aggraver... L'idée qu'ils puissent envisager de faire marche arrière sur les vaccins aujourd'hui est absurde", affirme le réalisateur.

Depuis les révélations de CNN, de nombreuses personnalités à l'instar de l'actrice Mia Farrow - qui a eu la polio à l'âge de 9 ans - se sont opposées à la décision de Robert F. Kennedy Jr. Cette demande de révocation est actuellement en cours d'examen par la FDA.

Carla Loridan