Coordinateurs d'intimité dans le cinéma: une formation va être lancée en France

Profession coordinateur d'intimité. Ce métier est devenu indispensable sur les plateaux de cinéma. Dans le sillage de la Commission d'enquête sur les violences dans le cinéma à l'Assemblée nationale, une formation va être lancée à la rentrée prochaine, le 15 septembre, selon les informations de Ouest France ce vendredi.
Le travail des coordinateurs d'intimité est de s'assurer que le tournage des scènes d'actes sexuels simulés, ou impliquant de la nudité se passent le mieux possible. Ils participent donc à la préparation de ces scènes, mais assurent aussi un meilleur dialogue entre les acteurs, et avec le réalisateur, pour éviter tout problème lors du tournage de ces scènes.
"La première formation proposera un parcours complet composé d’une dizaine de modules, pour une durée comprise entre 180 heures et 250 heures sur 8 à 10 mois comprenant des temps théoriques et des temps de mise en pratique", précise le site de la CST (Commission supérieure technique de l’image et du son).
Retard de la France
Pour s'inscrire, il faut avoir au moins cinq ans d'expérience dans l'audiovisuel. Des cours de chorégraphie de l’intimité et de langage filmé doivent être dispensés, ainsi que des cours d’histoire et de sociologie de la sexualité à l’écran.
Ouest-France précise également que 300 personnes ont déjà manifesté leur intérêt pour cette formation, qui ne dispose que de 6 places. Les cinq coordinatrices françaises déjà en activité pourront pour leur part passer une validation des acquis d’expérience (VAE), auprès du même organisme agréé.
"La France est le premier pays d'Europe, et je pense le premier pays du monde à créer une certification qui soit subventionnée, qui soit gratuite. Que la certification soit délivrée par l'Etat", note auprès de BFMTV Paloma García Martens, coordinatrice d'intimité. Elle souligne cependant le retard de la France à certains égards, dans le domaine de la coordination d'intimité.
"La France est en retard par rapport aux pays nordiques, par rapport au Royaume-Uni, où il y a déjà depuis de nombreuses années des formations, où ils ont des conventions collectives et où les syndicats d'acteurs sont beaucoup plus puissants qu'ici".
La professionnelle se réjouit cependant que "le centre nation du cinéma (CNC) ait rendu les formations de prévention aux VHSS (violences et harcèlement sexistes et sexuel) obligatoires pour les producteurs en France".
Pratiques "terrifiantes"
Pendant près de six mois, la commission sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma a auditionné 350 acteurs du secteur. Certains témoignages ont mis à jour des pratiques "terrifiantes".
Cette commission, constituée à l'initiative de la comédienne Judith Godrèche, et présidée par l'élue écologiste Sandrine Rousseau a permis de libérer la parole et de faire prendre conscience à certains acteurs de l'industrie du cinéma, mais aussi au grand public de la violence et du sexisme qui y règnent.
Parmi ses recommandations, la commission suggérait notamment d'encadrer les scènes d'intimité en imposant "des clauses détaillées au contrat" et la possibilité pour les comédiens d'avoir recours à un coordinateur dédié et formé.