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Cinéma

César à Polanski: Sibeth Ndiaye assure qu'elle aurait quitté la salle comme Adèle Haenel

Sibeth Ndiaye à l'Élysée le 30 avril 2019 - Ludovic MARIN - AFP

Sibeth Ndiaye à l'Élysée le 30 avril 2019 - Ludovic MARIN - AFP - -

La porte-parole du gouvernement apporte ce lundi son soutien à Adèle Haenel, qui a quitté les César lorsque Roman Polanski a été sacré meilleur réalisateur.

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a expliqué lundi que, comme Adèle Haenel, elle aurait quitté la salle lors de l'attribution d'un César à Roman Polanski, "une personnalité qui n'a pas assumé ses responsabilités dans des crimes" et "a fait du mal aux gens".

"Bien sûr, compte tenu de l'histoire qui a été la sienne (celle d'Adèle Haenel, ndlr), j'aurais quitté la salle", a déclaré Sibeth Ndiaye sur franceinfo, en disant ne pouvoir "qu'imaginer la douleur que représente pour une femme comme Adèle Haenel" la remise de ce César, "comme si de rien n'était en quelque sorte".

"On assume ses responsabilités"

Elle a jugé qu'"il est toujours difficile de séparer l'oeuvre de l'artiste quand on est dans un contexte de société où il y a tout ce qu'on a connu avec la vague #MeToo", et expliqué qu'elle n'était "pas allée voir le film" car elle "considère que Roman Polanski est une personnalité qui aujourd'hui n'a pas assumé ses responsabilités dans des crimes, y compris des crimes avérés, confirmés, puisqu'il y a encore une affaire pendante aux Etats-Unis."

"Quand on a fauté, on assume ses responsabilités, d'autant plus dans des crimes de cette nature-là, où on a fait du mal aux gens, et Roman Polanski a fait du mal aux gens", a insisté la porte-parole du gouvernement.

Alors qu'on lui faisait remarquer que le ministre Franck Riester était resté assis lors de la cérémonie, elle a noté que "le ministre de la Culture est dans une situation différente, il est là car il représente aussi un ensemble professionnel, qui est celui du milieu de la culture".

"Un mauvais signal"

Le cinéaste Roman Polanski, visé par des accusations de viol, a reçu vendredi soir le prix de la meilleure réalisation lors de la 45e cérémonie des César pour son film J'accuse, suscitant notamment l'indignation de l'actrice Adèle Haenel, qui a quitté la salle, où se trouvait M. Riester.

Celui-ci a redit samedi que "célébrer" Roman Polanski était un "mauvais signal", ajoutant qu'il "pouvait comprendre" la réaction "de colère" d'Adèle Haenel, qui a accusé cet automne le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements répétés" quand elle était adolescente.

M. R. avec AFP