Cauet: accusé de viols, l'animateur fait son retour à l'antenne sur Europe 2 ce lundi

Le 28/04 à 10h04

Sébastien Cauet arrive au tribunal de commerce pour une audience concernant sa demande de retour sur la radio NRJ, à Paris, le 18 mars 2024. - Thomas SAMSON / AFP

Visé par cinq plaintes pour viols et agression sexuelle, qui lui avait valu d'être écarté de l’antenne d’NRJ, l'animateur revient à l'antenne dès ce lundi 28 avril pour animer la matinale d'Europe 2 de 7h à 11h.

Après plus de 18 mois d’absence, l'animateur Sébastien Cauet, accusé de viols et d'agression sexuelle, a fait son retour à la radio sur Europe 2 ce lundi 28 avril, jour de ses 53 ans.

Le présentateur visé par cinq plaintes pour des faits de violences sexuelles et sexistes - qu'il conteste - a été écarté de l’antenne d’NRJ fin 2023. Il doit animer la matinale d'Europe 2 de 7h à 11h entouré de ses anciens collaborateurs Stouf, Piètre et Corentin. Il succède sur cette tranche horaire à Benjamin Castaldi, qui a réalisé des audiences jugées insatisfaisantes.

"On est de retour, bonjour. Je dis que je suis de retour et pourtant ça faisait quasiment 20 ans que je n'étais pas revenu dans cette belle maison", a déclaré l'animateur, qui avait déjà officié sur Europe 2 de 2001 à 2004, en préambule.

"Pour commencer cette émission, je voudrais faire un énorme bisou pour les dizaines de milliers de messages d'amour que j'ai reçu sur les réseaux, qui me disaient merci de revenir", a-t-il précisé.

"Notre seule mission avec l'équipe, ça va être de vous réveiller tous les matins, de se marrer, parce que la vie n'est pas forcément drôle tous les jours, parce que vous avez peut-être des problèmes et que vous allez peut-être compter sur nous pour vous réveiller et vous changer les idées", a-t-il ajouté.

Retour à l'antenne annoncé mi-avril

Sébastien Cauet est mis en examen depuis mai 2024 pour des viols et une agression sexuelle dont l'accusent quatre femmes, entre 1997 et 2014 . Trois d'entre elles étaient adolescentes au moment des faits.

Suspendu en novembre 2023 par NRJ, qui a rompu son contrat en janvier 2024, l'animateur a obtenu ensuite le droit de travailler, à condition qu'il n'y ait pas de public dans son studio. La radio Europe 2 avait alors annoncé mi-avril l'arrivée de Cauet sur son antenne.

L'avocate de l'animateur, Jade Dousselin, a également indiqué que son client avait porté plainte pour tentative d’extorsion de fonds et dénonciation calomnieuse. Une affaire qui sera jugée à Nanterre le 26 juin prochain, d'après Le Parisien.

Redresser les audiences d'Europe 2

Pour Europe 2, l'une des radios du groupe Lagardère, l'enjeu est de redresser rapidement une audience tombée à des niveaux inquiétants. D'après Médiamétrie, entre janvier et mars, l'audience cumulée est descendue à 1,5%, en baisse d'un demi-point sur un an.

"On a repositionné Europe 2 en janvier 2023, avec un changement de positionnement musical en juin, un changement de matinale en septembre. On n'a pas de bons résultats sur cette vague. La matinale animée par Benjamin Castaldi n'a pas pris", a expliqué à l'AFP la directrice générale de Lagardère Radio, Constance Benqué.

Le directeur général des radios musicales de Lagardère, Alain Liberty, a salué un "véritable artiste populaire en parfaite adéquation avec le projet et les ambitions que nous affichons pour Europe 2".

"Déontologiquement, c'est à vomir"

Mais du côté des victimes, ce retour de Cauet à l'antenne fait bondir. "Je trouve ça absolument dégueulasse. (...) Il y a une instruction en cours. Déontologiquement, qu’Europe 2 veuille le mettre à l’antenne c’est à vomir, c’est révoltant", assure l'une d'elle auprès du Parisien.

L'association MeTooMedia, qui accompagne les plaignantes de cette affaire, a notamment lancé une pétition le 24 avril dernier pour demander la suspension de l'animateur à l'antenne tant que la procédure judiciaire est en cours.

"C’est l’ère des prédateurs qui vient de sonner", affirme Caroline Barel, vice-présidente de l’association MeTooMédia auprès du journal Ouest France, rappelant que le groupe Lagardère, qui appartient à Bolloré, maintient également à l'antenne de CNews Jean-Marc Morandini, condamné en première instance et en appel pour harcèlement sexuel et corruption de mineurs.

"Avec Cauet, on persiste et on signe. On nous dit: 'Circulez, il n’y a rien à voir'. Ça nous dit que dans une société, tant que ça ne touche pas au portefeuille, ça va", poursuit-elle.