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Saint-Rémy-lès-Chevreuse: des habitants dénoncent la surbétonnisation après la crue

Des inondations à Saint-Rémy-les-Chevreuse en octobre 2024.

Des inondations à Saint-Rémy-les-Chevreuse en octobre 2024. - Témoin BFM Paris Île-de-France

Alors que la ville de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines) se remet des inondations survenues avec le passage de la dépression Kirk, des habitants pointent du doigt la surbétonnisation de ces dernières années.

La commune de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines) se relève progressivement après avoir été touchée par une crue majeure dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, provoquée par la dépression Kirk.

Les constructions récentes pointées du doigt

La décrue a bien avancé ce week-end, mais malgré les améliorations, les habitants restent marqués par cet épisode brutal et pointent du doigt l'urbanisation de certaines zones de la commune.

"Malheureusement, on n'a pas pu tout retirer, comme les grosses armoires et les bibliothèques", raconte Nathalie Idrissi, sinistrée et membre du collectif contre les nouvelles constructions

Son sous-sol a été inondé par 80 cm d'eau. Pour elle, comme pour de nombreux membres du collectif, cela ne fait aucun doute: les constructions récentes portées par la mairie en novembre 2022, notamment un ensemble d’immeubles au centre-ville, à la confluence des trois cours d'eau – l'Yvette, le Montabé et le Rhodon – empêchent l'eau de s'écouler correctement en cas de crue.

"Ce qu'on voit, ce sont deux masses construites qui bloquent l'écoulement, et l'eau finit par se déverser chez les riverains", explique-t-elle.

Trois cours d'eau traversent Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Trois cours d'eau traversent Saint-Rémy-lès-Chevreuse. © BFM Paris Île-de-France

La mairie se défend

La mairie, de son côté, réfute tout lien entre ces travaux et la crue. Au micro de BFM Paris Île-de-France, Dominique Bavoli, maire de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (DVD), défend la politique d'urbanisation de la commune:

"Les constructions d'aujourd'hui sont beaucoup plus vertueuses que celles d'il y a trente ou quarante ans, car elles respectent des normes strictes. Si elles n'avaient pas été là, l'inondation aurait sûrement été pire", argue-t-il.

Cependant, selon Dimitri Carbonnelle, expert en adaptation aux changements climatiques, cette bétonisation est bien à l'origine des problèmes rencontrés. Elle empêche l'infiltration de l'eau dans le sol, la forçant à rester en surface et à s'étendre.

"Cela signifie, dans les chaussées, dans les cours d'école ou dans d'autres lieux, de retirer le béton pour permettre à l'eau de pénétrer dans la terre", explique-t-il.

Le collectif d'habitants attend désormais une discussion prochaine avec la préfecture. Contactée par BFM Paris Île-de-France, cette dernière n’a pas souhaité réagir pour l’instant.

Lola Baille, Chloé Berthod avec Alexandre Simoes