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Paris Île-de-France

Votation sur les SUV: les consultations citoyennes peinent toujours à mobiliser à Paris

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La consultation organisée par la ville de Paris au sujet du stationnement des véhicules lourds, donc les SUV, a réuni à peine plus de 5% des personnes inscrites sur les listes électorales dans la capitale. Une participation faible, à l'image du précédent scrutin du même type.

78.181 votants sur plus d'1,3 million d'électeurs potentiels. La consultation sur le stationnement des véhicules lourds, notamment de type SUV, à Paris a mobilisé 5,68% des personnes inscrites sur les listes électorales dans la capitale, avec une victoire du vote en faveur de la mise en place d'une majoration des tarifs de stationnement, qui a représenté 54,55% des suffrages.

Ce faible taux de participation interroge alors que la majorité d'Anne Hidalgo a vanté cette consultation comme un "exercice" démocratique. Les oppositions ont notamment dénoncé un scrutin illégitime ne reflétant pas réellement l'opinion des Parisiens et qui ne prend pas en compte l'avis des autres Franciliens, qui seront les plus touchés par la mesure, puisqu'elle ne s'applique pas aux résidents de Paris.

Dans un communiqué, le groupe d'opposition Changer Paris a notamment jugé que que la votation s'était déroulée "dans l'indifférence générale".

"La faible participation à la votation SUV conjuguée à des résultats serrés est un désaveu pour Anne Hidalgo!", a notamment dénoncé sur le réseau social X (anciennement Twitter) la présidente du groupe d'opposition de droite "Changer Paris" au sein du conseil de Paris, Catherine Dumas.

Un mode de consultation "améliorable"

Anne Hidalgo a parlé de son côté d'un "taux de participation assez logique dans une votation citoyenne" et promis qu'il y aurait "bien sûr" d'autres consultations de ce type pourraient dans la capitale afin de déterminer des décisions relevant "de nos vies quotidiennes".

"Cette consultation citoyenne, elle est améliorable et d'ailleurs si vous avez des idées, allez-y!", a reconnu l'adjoint aux Transports à la mairie de Paris David Belliard sur BFMTV ce lundi.

En avril, le premier scrutin de ce type, également sur un sujet de mobilités, l'avenir des trottinettes en libre-service, avait eu plus de succès en réunissant 103.084 personnes, soit un peu moins de 7,5 % des électeurs inscrits. Le résultat avait toutefois été nettement moins serré, puisque 89,03% des votants s'étaient alors exprimés en faveur de cette interdiction, actée le 31 août.

Plusieurs facteurs d'explications

Dans le détail, plusieurs raisons peuvent expliquer ce faible niveau de participation: question très spécifique, méconnaissance du jour du scrutin ou des ses modalités, absence de vote par procuration ou par internet, bureaux de vote différents de ceux habituellement utilisés pour les élections...

La présidente du groupe MoDem au conseil de Paris Maud Gatel a de son côté dénoncé une formulation peu claire par rapport à l'opération de communication à propos du scrutin portée par la mairie de Paris, qui n'a jamais caché être en faveur de la majoration des prix de stationnement.

"J'ai vu des gens hier qui découvraient ce qu'était effectivement la question puisqu'on a quand même fait la publicité sur 'plus ou moins de SUV à Paris'", affichée dans les rues de la capitale, a-t-elle expliqué sur BFM Paris-Ile-de-France, alors que la question était la suivante: "pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes?".

"Ce qui me pose question avec ce faible nombre de votants et ce score qui est en réalité extrêmement serré, c'est la manière dont on instrumentalise la démocratie participative, on abîme la démocratie en faisant ça", a développé l'élue.

La municipalité parisienne a indiqué qu'une délibération au conseil de Paris sera présentée dans les prochains mois le prix du stationnement en surface sera triplé pour les véhicules lourds, notamment certains SUV, hors résidents parisiens, véhicules professionnels et PMR.

Si la mesure est bel et bien adoptée, Anne Hidalgo souhaite la voir entrer en vigueur dans la capitale dès la rentrée, le 1er septembre prochain.

Gillet Glenn