Voie réservée au covoiturage à Paris: Laurent Nunez souhaite que "les contrôles soient faits avec modération"

L'expérimentation des voies réservées au covoiturage sur deux autoroutes desservant Paris à partir de début mars fera l'objet d'une évaluation six mois plus tard. - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Les contrôles sur la voie réservée au covoiturage du périphérique parisien, héritage des voies olympiques, entreront en vigueur à partir du vendredi 2 mai, avec un système de vidéoverbalisation prévoyant une amende de 135 euros.
Invité du Face-à-face sur BFMTV, ce jeudi 1er mai, le préfet de police, Laurent Nuñez, souhaite "qu'au départ ces contrôles soient faits avec modération". "Nous sommes dans une expérimentation," assure-t-il.
10 radars "détecteurs de formes"
Depuis le 3 mars, seuls les véhicules avec au moins deux passagers -sauf les poids lourds-, les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite peuvent circuler sur cette voie du lundi au vendredi (hors jours fériés), de 7 heures à 10h30 et de 16 heures à 20 heures. À ces horaires, un losange blanc lumineux s'affiche pour signaler aux automobilistes que la voie est réservée aux mobilités collectives.
Comme lors des Jeux de Paris, les personnes ne respectant pas cette voie réservée s'exposent à des verbalisations. Pour cela, 10 radars "détecteurs de formes" sont en place le long du périphérique. Ils peuvent lire la plaque d'immatriculation, mais aussi détecter le nombre d'occupants dans la voiture.
"La technologie ne permet pas de distinguer les visages, seulement les silhouettes et les formes", assure David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des mobilités.
Un bilan dressé en septembre
Un logiciel va ensuite passer au crible les images du radar et extraire celles qui ne montrent qu'une seule personne dans le véhicule. Lorsqu'une infraction sera signalée, "un agent assermenté de la police municipale vérifiera les clichés avant de mettre l'amende", détaille l'élu en charge de la transformation de l'espace public et des transports.
Pour l'instant, limitée au tronçon entre le quai d'Issy et la Porte de Bercy, mais aussi sur une partie des autoroutes A1 et A13, la voie réservée doit s'étendre à terme à l'ensemble du périphérique. L'expérimentation doit permettre de mesurer et d'évaluer l'impact sur le trafic, la sécurité routière, les temps de trajets.
À la fin des six mois d'expérimentation, le préfet devra rendre un rapport au ministre des Transports, Philippe Tabarot, pour lui "dire comment les choses ont fonctionné et voir si le dispositif est reconduit ou pas".