135 euros d'amende si vous êtes seul en voiture: comment vont se dérouler les contrôles sur la voie de covoiturage

Après la pédagogie, la sanction. À partir du 2 mai, les automobilistes seuls dans leur véhicule qui utiliseraient la voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien risquent une amende de 135 euros.
Pendant les Jeux olympiques et paralympiques, cette voie était destinée au transport d'athlètes et autres véhicules olympiques. La mairie de Paris a décidé de la transformer en voie réservée au covoiturage pendant les heures de pointe.
Depuis le 3 mars dernier, des losanges blancs s'allument ainsi de 7h à 10h30 le matin et de 16h à 20h le soir en semaine (hors jours fériés). Ils indiquent aux "autosolistes" qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser cette voie.
10 radars détecteurs de formes
Après cette période d'adaptation, les verbalisations vont commencer. Pour cela, 10 radars "détecteurs de formes" sont en place le long du périphérique. Ils peuvent non seulement lire la plaque d'immatriculation, mais aussi détecter le nombre d'occupants dans la voiture.
"La technologie ne permet pas de distinguer les visages, seulement les silhouettes et les formes", assure David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des mobilités.
Un logiciel va ensuite passer au crible les images du radar et extraire celles qui ne montrent qu'une seule personne dans le véhicule. Mais pas question de verbaliser automatiquement sur cette seule base. "Un agent assermenté de la police municipale vérifiera les clichés avant de mettre l'amende", détaille l'élu en charge de la transformation de l'espace public et des transports.
Des opérations de contrôle pour donner un "signal fort"
Mais alors combien de policiers sont prévus pour cette mission? Tous les agents de l'équipe verbalisation de la ville de Paris pourront être mobilisés, en plus des autres missions (stationnements, feu rouge...).
"Selon les besoins et les actualités du jour, selon les priorités, ils pourront être mobilisés. On pourra aussi faire des opérations où on contrôlera plus pendant une journée, pour envoyer un signal fort", explique David Belliard, tout en assurant qu'il n'y a pas d'objectif financier.
"On n'est pas là pour faire du tir aux pigeons d'automobilistes, mais pour inciter à des comportements plus éco-responsables", promet l'élu écologiste.
Dans le détail, en plus des voitures avec plusieurs personnes à bord, les véhicules de transports collectifs (bus, car scolaires etc.) ainsi que les secours, les taxis et les véhicules de personnes à mobilité réduite sont autorisés à circuler sur cette voie.
Les détenteurs de la carte mobilité inclusion (CMI) sont invitées à s'inscrire sur le fichier dédié de la mairie de Paris (le référencement Handi'Stat), afin de ne pas être verbalisés, car le radar ne détecte pas le macaron apposé sur le pare-brise.
Une voie qui fait gagner du temps?
Cette décision fait partie d'un plan plus global de transformation du périphérique, notamment avec l'abaissement de la vitesse à 50km/h sur ce boulevard circulaire. Et selon David Beillard, il montre déjà des résultats.
"Le bruit a diminué, le taux d'accident a baissé de 4% et les embouteillages ont été réduits de 20 à 50%", assure l'élu parisien.
L'adjoint affirme aussi que les usagers de la voie covoiturage gagnent déjà du temps. "Depuis deux mois qu'elle est activée, on roule plus vite sur cette voie, entre +7 et +8,5 km/h", affirme-t-il.
Il précise aussi que cette voie peut être désactivée très simplement par la préfecture de police, en éteignant les losanges, en cas d'urgence comme un accident par exemple.