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Paris Île-de-France

Périphérique à 50 km/h: cinq mois plus tard, des bilans positifs qui ne convainquent pas les automobilistes

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Cinq mois après l'abaissement de la limitation de vitesse sur le périphérique parisien, deux études font état d'un bilan plutôt positif concernant la pollution, le bruit ou les embouteillages. Une analyse qui n'est pas partagée par les automobilistes.

Au mois d'octobre 2024, malgré les protestations des automobilistes, de la région et du gouvernement, la mairie de Paris a maintenu sa décision d'abaisser la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien de 70 à 50 km/h.

Deux bilans, publiés ce mois-ci par l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) et l'Institut Paris Région (IPR), tirent un bilan positif de la mesure.

Toutes les nuisances en baisse

L'Apur analyse l'évolution de la circulation et des nuisances en comparant les périodes octobre-février 2023-2024 et octobre-février 2024-2025. Le trafic et la vitesse de circulation sont ainsi en baisse en moyenne, respectivement de 3 et de 7%.

Concernant la vitesse moyenne de nuit, la diminution est encore plus importante (-18%). Une analyse partagée par l'Institut Paris Région, qui constate une baisse de 2,5 km/h de la vitesse moyenne entre les mois de février 2024 et 2025.

Les deux instituts mettent également en avant une réduction des embouteillages. D'après l'Apur, ceux-ci ont baissé de 16% ces cinq derniers mois. L'IPR constate de son côté une dimunution d'environ 2% en un an, mais note une légère augmentation des bouchons entre 7 heures et 10 heures.

Une baisse importante des accidents est également remarquée (-17%) par l'Apur, tandis que le bruit aux abords du périphérique a baissé d'environ 2 décibels selon les deux instituts. La diminution des nuisances sonores pour les centaines de milliers de franciliens habitant proche du périphérique était un objectif revendiqué d'Anne Hidalgo.

Enfin, une baisse de la pollution est aussi mesurée par l'Apur: -12% pour le dioxyde d'azote, -6% pour les particules fines. L'IPR note cependant une légère augmentation de la polution en février par rapport au même mois en 2024.

Les automobilistes n'y croient pas

Les automobilistes parisiens, qui s'opposaient fortement à l'abaissement de la vitesse, ne sont toujours pas convaincu par la mesure. Interrogé par BFM Paris Île-de-France, l'un d'entre eux ne "voit pas de différence" et estime que la circulation est "un cauchemar tous les jours".

Un autre reconnaît les aspects positifs de la mesure "pour la pollution" mais juge que du côté "du confort et des itinéraires" des usagers du périphérique, "c'est très compliqué".

Un automobiliste francilien réfute de son côté les études des deux instituts et affirme qu'"il y a beaucoup de bouchons". "50km/h c'est abusé", résume-t-il. "C'est la misère", complète un homme au volant de sa voiture. "On met deux heures pour faire 3-4km" selon lui. Une autre automobiliste constate "beaucoup de circulation".

L'installation d'une voie de covoiturage sur le périphérique, mise en place ce lundi 3 mars, n'est pas prise en compte par les deux études.

Jeanne Spicarolen et Mathias Fleury